En pleine crise sanitaire dans la bande de Gaza, une lueur d’espoir vient de s’allumer pour environ 230 malades palestiniens en attente désespérée de soins. Grâce à une opération d’évacuation médicale sans précédent, coordonnée par les autorités israéliennes en coopération avec les Emirats arabes unis, l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la Santé, ces patients et leurs proches ont pu quitter le territoire à bord d’autocars, direction les hôpitaux émiratis et roumains.
Selon le Cogat, l’organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, il s’agit du plus grand nombre de malades et de leurs familles, dont des enfants, à être autorisés à emprunter le point de passage de Kerem Shalom, au sud-est de Gaza, depuis plusieurs mois. Un véritable exploit au vu du blocus sévère imposé par Israël, qui a drastiquement réduit les évacuations médicales depuis la fermeture du point de Rafah en mai 2024.
Une évacuation vitale mais insuffisante face aux besoins sanitaires à Gaza
Si cette opération apporte un immense soulagement aux patients concernés, elle ne représente pourtant qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins sanitaires à Gaza. L’OMS estime en effet qu’entre 12 000 et 14 000 personnes nécessiteraient actuellement une évacuation médicale en urgence depuis l’enclave palestinienne. Une situation catastrophique, conséquence directe de la guerre déclenchée en octobre 2023.
Le conflit, initié par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël et la réponse musclée de l’État hébreu, a fait des ravages dans la population civile. Selon les données officielles, plus de 44 500 Palestiniens ont perdu la vie, et 102 000 ont été blessés. Les infrastructures médicales de Gaza, déjà précaires avant la guerre, peinent à prendre en charge l’afflux massif de victimes.
Le casse-tête des évacuations médicales depuis la fermeture de Rafah
Avant le 6 mai 2024, date de la fermeture par Israël du point de passage de Rafah, véritable cordon ombilical entre Gaza et l’Égypte, près de 4 700 patients avaient pu être évacués, avec l’aide notamment de l’OMS. Depuis, seuls 282 malades ont réussi à quitter le territoire, en grande majorité vers les Émirats arabes unis. Un nombre dérisoire au regard des milliers de dossiers en attente.
Chaque évacuation est un véritable parcours du combattant administratif et sécuritaire. Les patients sont triés sur le volet, et le processus peut prendre des semaines, voire des mois. Un temps précieux que beaucoup n’ont malheureusement pas.
Confie un responsable médical à Gaza.
Face à l’urgence de la situation, l’OMS et ses partenaires multiplient les appels à la communauté internationale pour accroître l’aide médicale à destination de Gaza. Des négociations sont également en cours avec Israël pour assouplir les critères d’évacuation et augmenter les quotas. Mais le chemin s’annonce long et semé d’embûches, dans un contexte géopolitique toujours aussi tendu.
La solidarité internationale, ultime espoir des malades de Gaza
Au-delà de l’aspect médical, cette opération d’évacuation massive revêt également une dimension symbolique forte. Elle témoigne de la solidarité de la communauté internationale envers la population de Gaza, prise en étau dans un conflit qui la dépasse. Les Émirats arabes unis et la Roumanie, en acceptant d’accueillir et de soigner ces patients, envoient un message d’espoir et d’humanité dans une région meurtrie.
Mais cette solidarité devra s’amplifier et s’inscrire dans la durée pour répondre aux immenses défis sanitaires auxquels sont confrontés les Gazaouis. Car derrière chaque patient évacué, ce sont des familles entières qui retrouvent l’espoir d’un avenir meilleur. Un espoir fragile, qu’il faudra entretenir bien au-delà de cette opération, pour panser les plaies physiques et morales de tout un peuple.