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Trêve de 72 heures annoncée par les partisans d’Evo Morales en Bolivie

Après des semaines d'intenses manifestations en Bolivie, les pro-Morales annoncent une trêve de 72h. Mais les tensions restent vives entre l'ex-président et l'actuel chef d'État. Quel avenir pour le pays andin ?

Depuis la mi-octobre, la Bolivie est secouée par une vague de manifestations anti-gouvernementales menées par les partisans de l’ancien président Evo Morales. Mais ce mercredi, un tournant inattendu : les protestataires ont annoncé une trêve de 72 heures, évoquant des “raisons humanitaires”. Une accalmie bienvenue dans un pays en proie à de vives tensions.

Un lourd bilan des affrontements

Depuis le début du mouvement, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait de nombreuses victimes. Selon un dirigeant syndical proche de M. Morales, on dénombrerait “quatre morts” et “au moins 100 blessés” parmi les protestataires. Des chiffres démentis par le gouvernement qui affirme n’avoir aucun rapport faisant état de décès. Le dernier bilan officiel fait état de 127 blessés dont 92 policiers, ainsi que 180 arrestations environ.

Des axes routiers débloqués

Grâce à l’action des forces de l’ordre, plusieurs points de blocage cruciaux ont pu être levés ces derniers jours. Le ministre de l’Intérieur Eduardo Del Castillo s’est félicité d’avoir “réduit les blocages à leur expression minimale”. Seuls six barrages subsisteraient encore, principalement dans le fief politique d’Evo Morales, le département de Cochabamba.

Les revendications des pro-Morales

À l’origine des manifestations : la dénonciation d’une “persécution judiciaire” visant Evo Morales, mis en cause dans une affaire de viol présumé sur mineure. Mais les revendications se sont élargies. Les protestataires exigent désormais la démission du président Luis Arce, jugé responsable de la crise économique du pays. Vendredi dernier, Morales avait appelé à une trêve et entamé une grêve de la faim pour réclamer un dialogue avec le gouvernement.

Tensions au sommet de l’État

Cette crise met en lumière les profondes divisions au sein de la gauche bolivienne. Evo Morales et l’actuel président Luis Arce, issus du même parti, se disputent le leadership en vue de la présidentielle de 2025. M. Morales, 65 ans, entend se présenter malgré une décision de justice le disqualifiant.

“Nous faisons une pause pour des raisons humanitaires.”

– Humberto Claros, secrétaire général de la Confédération syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie

La trêve annoncée apportera-t-elle une réelle détente ? Rien n’est moins sûr. Toujours sous le coup d’une enquête pour viol, lâché par une partie de son camp, Evo Morales joue son va-tout politique. De son côté, contesté dans la rue, fragilisé par la crise, Luis Arce semble déterminé à s’accrocher au pouvoir. Dans ce bras de fer, c’est l’avenir de la Bolivie qui se joue.

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