Un film polémique s’apprête à faire son entrée dans l’hémicycle. « Le Repli », réalisé par Joseph Paris, sera prochainement projeté à l’Assemblée Nationale, suscitant de vives controverses. Au cœur du débat : la présence à l’écran de Yasser Louati, ancien porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), association dissoute en 2020 par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour des soupçons de liens avec l’islam radical. Une projection d’autant plus contestée que le long-métrage a bénéficié de subventions publiques.
Un documentaire engagé qui divise
Avec «Le Repli», Joseph Paris entend dénoncer ce qu’il qualifie de dérive sécuritaire et raciste de la société française. Prenant pour point de départ l’instauration de l’état d’urgence après les attentats de 2015, le réalisateur suit le parcours militant de Yasser Louati. Il y voit le symbole d’une stigmatisation croissante des musulmans, amalgamés selon lui à des terroristes en puissance.
Une thèse qui est loin de faire l’unanimité. Pour ses détracteurs, le film verse dans la victimisation communautaire et relativise la menace islamiste. La présence à l’écran de l’ancien porte-parole du sulfureux CCIF cristallise les tensions.
Le spectre du CCIF
Accusé par les autorités de propager une idéologie proche des Frères musulmans, le CCIF a été dissous en Conseil des ministres fin 2020. Gérald Darmanin avait alors dénoncé « une officine islamiste œuvrant contre la République ». Une décision saluée par de nombreux élus mais vivement critiquée par d’autres, y voyant une atteinte à la liberté d’association.
En donnant la parole à Yasser Louati, « Le Repli » ravive les plaies de cette polémique. Les contempteurs du film l’accusent de faire l’apologie d’une association aux ambiguïtés troublantes avec l’islamisme. Ses défenseurs y voient au contraire un nécessaire espace d’expression pour les musulmans discriminés.
Un financement public qui interroge
La controverse est encore avivée par les conditions de financement du documentaire. Comme le révèle Fdesouche, « Le Repli » a bénéficié de subventions du Centre national du cinéma (CNC), établissement public sous tutelle du ministère de la Culture, ainsi que de la région Île-de-France. Un soutien financier qui en indigne plus d’un.
L’argent public n’a pas à financer des films militants faisant la promotion d’idéologies douteuses
François, contributeur sur Fdesouche
D’autres y voient la preuve d’un indispensable soutien à la liberté de création et d’expression, y compris pour les œuvres dérangeantes. Le débat fait rage et promet d’être animé lors de la projection à l’Assemblée, dans un contexte de tensions récurrentes autour de l’islam en France.
Le précédent « Salam »
Ce n’est pas la première fois qu’un documentaire abordant les discriminations envers les musulmans suscite la polémique. En 2022, « Salam » de Mélanie Diam’s, ancienne rappeuse convertie à l’islam, avait également fait l’objet de critiques virulentes. On lui reprochait une vision victimaire et des approximations historiques, quand d’autres saluaient un film sincère sur un sujet sensible.
Reste à savoir si « Le Repli » connaîtra le même sort. Une chose est sûre, le film ne laissera personne indifférent et promet de relancer le débat passionné sur la place de l’islam dans la société française. Un sujet brûlant qui continue de diviser, au risque parfois de la caricature de part et d’autre.
Le pari risqué des députés
En acceptant de projeter « Le Repli » dans l’enceinte du Palais Bourbon, les députés prennent le risque d’électriser un peu plus le débat. Certains y voient un geste fort en faveur de la liberté d’expression quand d’autres dénoncent une provocation irresponsable.
L’Assemblée Nationale n’a pas vocation à se transformer en chambre d’écho du militantisme islamiste
Un député Les Républicains sous couvert d’anonymat
À l’inverse, d’autres élus considèrent que le rôle du Parlement est justement de se saisir des questions qui agitent la société, aussi clivantes soient-elles. Une façon aussi de prendre de la hauteur par rapport aux polémiques médiatiques.
Une chose est sûre, la projection sera scrutée de près et promet des échanges animés. À l’heure où la question de l’islamophobie reste un sujet hautement inflammable, « Le Repli » ne manquera pas de faire des vagues. Reste à savoir si le débat saura dépasser les postures et les anathèmes pour faire avancer sereinement la réflexion. Un vœu pieux ?
La controverse est encore avivée par les conditions de financement du documentaire. Comme le révèle Fdesouche, « Le Repli » a bénéficié de subventions du Centre national du cinéma (CNC), établissement public sous tutelle du ministère de la Culture, ainsi que de la région Île-de-France. Un soutien financier qui en indigne plus d’un.
L’argent public n’a pas à financer des films militants faisant la promotion d’idéologies douteuses
François, contributeur sur Fdesouche
D’autres y voient la preuve d’un indispensable soutien à la liberté de création et d’expression, y compris pour les œuvres dérangeantes. Le débat fait rage et promet d’être animé lors de la projection à l’Assemblée, dans un contexte de tensions récurrentes autour de l’islam en France.
Le précédent « Salam »
Ce n’est pas la première fois qu’un documentaire abordant les discriminations envers les musulmans suscite la polémique. En 2022, « Salam » de Mélanie Diam’s, ancienne rappeuse convertie à l’islam, avait également fait l’objet de critiques virulentes. On lui reprochait une vision victimaire et des approximations historiques, quand d’autres saluaient un film sincère sur un sujet sensible.
Reste à savoir si « Le Repli » connaîtra le même sort. Une chose est sûre, le film ne laissera personne indifférent et promet de relancer le débat passionné sur la place de l’islam dans la société française. Un sujet brûlant qui continue de diviser, au risque parfois de la caricature de part et d’autre.
Le pari risqué des députés
En acceptant de projeter « Le Repli » dans l’enceinte du Palais Bourbon, les députés prennent le risque d’électriser un peu plus le débat. Certains y voient un geste fort en faveur de la liberté d’expression quand d’autres dénoncent une provocation irresponsable.
L’Assemblée Nationale n’a pas vocation à se transformer en chambre d’écho du militantisme islamiste
Un député Les Républicains sous couvert d’anonymat
À l’inverse, d’autres élus considèrent que le rôle du Parlement est justement de se saisir des questions qui agitent la société, aussi clivantes soient-elles. Une façon aussi de prendre de la hauteur par rapport aux polémiques médiatiques.
Une chose est sûre, la projection sera scrutée de près et promet des échanges animés. À l’heure où la question de l’islamophobie reste un sujet hautement inflammable, « Le Repli » ne manquera pas de faire des vagues. Reste à savoir si le débat saura dépasser les postures et les anathèmes pour faire avancer sereinement la réflexion. Un vœu pieux ?