Alors que le Venezuela traverse une grave crise politique sur fond d’accusations de fraude électorale, l’opposition place ses espoirs dans le soutien du nouveau président américain Donald Trump. Mais ce dernier adoptera-t-il la même ligne dure que lors de son premier mandat ?
Une présidentielle contestée
Le 28 juillet dernier, le président sortant Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 52% des voix selon les résultats officiels. Mais l’opposition vénézuélienne crie à la fraude massives et revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia.
Maria Corina Machado, figure de proue de l’opposition, a ainsi adressé ses félicitations à Donald Trump suite à sa propre élection. Dans un message sur les réseaux sociaux, celle qui vit désormais dans la clandestinité à Caracas a écrit :
Le Venezuela vit des jours décisifs pour des millions de citoyens, ainsi que pour la démocratie et la stabilité dans la région. Nous savons que nous avons le soutien des peuples des Amériques et de leurs gouvernements démocratiques. (…) Et nous savons aussi que nous avons toujours pu compter sur vous.
L’opposition attend le soutien de Trump
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait adopté une politique de sanctions économiques contre le régime de Nicolas Maduro. Il avait également reconnu le chef de l’opposition de l’époque, Juan Guaido, comme président par intérim, dans une tentative infructueuse de faire chuter Maduro.
Le camp de l’opposition, qui considère que son candidat Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec au moins 67% des voix selon son propre décompte, attend donc de voir quelle sera l’attitude de Trump dans ce nouveau bras de fer.
Le gouvernement démocratique que nous, Vénézuéliens, avons élu le 28 juillet et qui assumera constitutionnellement son mandat le 10 janvier, sera un allié fiable pour travailler avec votre administration.
Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne
Maduro crié à la victoire malgré la polémique
De son côté, le camp de Nicolas Maduro persiste à clamer sa victoire, malgré les vives contestations sur le processus électoral. Le Conseil national électoral a en effet proclamé sa réélection sans publier le détail des résultats par bureau de vote.
Le pouvoir crie au piratage informatique, une version jugée peu crédible par l’opposition qui a publié ses propres procès-verbaux pour étayer sa thèse d’une fraude à grande échelle. Des documents qualifiés de “faux” par le gouvernement.
Trump face au dilemme vénézuélien
Dans ce contexte de crise politique aiguë, la position qu’adoptera Donald Trump sera scrutée de près. Le Venezuela étant un allié clé de la Russie de Vladimir Poutine, un soutien appuyé de Washington à l’opposition risquerait d’envenimer les relations déjà tendues avec Moscou.
Mais en restant en retrait, le président américain s’exposerait aux critiques de lâcher un peuple qui aspire à la démocratie. Un dilemme diplomatique dans lequel le sort de millions de Vénézuéliens est en jeu.
Un pays au bord du gouffre
Car au-delà de la bataille politique, c’est une nation exsangue, en proie à une crise économique et sociale sans précédent, qui retient son souffle. Entre pénuries, hyperinflation et exode massif, le Venezuela s’enfonce chaque jour un peu plus.
Dans ce contexte, le soutien de la communauté internationale sera plus que jamais déterminant. L’opposition en est convaincue, seule une pression concertée pourra faire plier le régime de Maduro. Reste à savoir si Donald Trump répondra présent à cet appel.