Une vive controverse agite actuellement la scène politique israélienne. Les dirigeants des principaux partis d’opposition se sont joints pour condamner fermement la décision prise mardi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu de limoger son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Ce renvoi soudain en pleine période de conflit armé sur plusieurs fronts suscite l’indignation.
Un limogeage purement politique qui déstabilise l’armée
Selon les leaders de l’opposition, ce limogeage serait motivé par des considérations politiques et non par l’intérêt supérieur du pays. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a vivement critiqué ce qu’il considère comme un geste irresponsable en pleine période de guerre :
M. Netanyahu affaiblit et nuit à l’armée (…) simplement pour faire passer la loi d’exemption au service militaire obligatoire pour la communauté juive ultra-orthodoxe.
Yaïr Lapid, chef de l’opposition
Cette décision intervient alors qu’un projet de loi controversé vise à exempter du service militaire obligatoire environ 66 000 étudiants issus des écoles talmudiques ultra-orthodoxes, une communauté clé de la coalition de droite au pouvoir.
Le ministre limogé, une figure respectée dans l’armée
Le ministre démis de ses fonctions, Yoav Gallant, est un ancien général de l’armée très apprécié des militaires. Son éviction en plein conflit suscite l’émoi. Benny Gantz, ancien membre du cabinet de guerre, a dénoncé une “négligence absolue en matière de sécurité” et un “accord politique fait sur le dos de nos soldats”.
L’unité de l’opposition face à une décision clivante
Fait notable, des dirigeants de tous bords politiques, de la gauche au centre en passant par les nationalistes, se sont associés pour dénoncer d’une même voix cette décision controversée du gouvernement. Une union rare qui témoigne de l’ampleur du malaise.
Où avons-nous vu des effusions de joie hier? Seulement en Iran.
Avigdor Lieberman, chef du parti nationaliste
Les partis d’opposition réclament à présent la tenue de nouvelles élections législatives, estimant que le Premier ministre “a démantelé la société israélienne” et qu’il est devenu “inapte” à gouverner en choisissant son propre intérêt.
Une crise politique majeure qui divise profondément le pays
Au-delà des clivages politiques, c’est toute la société israélienne qui semble ébranlée par ce limogeage en pleine guerre. Beaucoup s’inquiètent de voir l’armée affaiblie et déstabilisée par ces dissensions au sommet de l’État.
Cette crise politique sans précédent met en lumière les profondes divisions qui traversent Israël, entre partisans et opposants du gouvernement Netanyahu, mais aussi entre la société civile et une partie de la communauté ultra-orthodoxe bénéficiant d’exemptions spéciales.
Dans un contexte régional toujours tendu, avec des combats sur plusieurs fronts, cette instabilité gouvernementale fait craindre le pire à de nombreux Israéliens inquiets pour la sécurité et la cohésion de leur pays.