Le monde se prépare à un nouveau séisme politique avec le retour fracassant de Donald Trump à la Maison Blanche. Après sa victoire surprise sur Kamala Harris, le magnat de 78 ans s’apprête à renouer avec sa vision isolationniste et imprévisible des relations internationales, tournant ainsi définitivement la page des années Biden.
Trump 2.0 : cap sur l’Ukraine et la Russie
En tête des priorités du nouveau locataire de la Maison Blanche : mettre un terme rapide au conflit ukrainien. Trump a d’ores et déjà fait savoir qu’il comptait pousser Kiev à des concessions, estimant que “cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu”. Selon des experts, le républicain pourrait miser sur sa “très bonne relation” avec Vladimir Poutine pour négocier en tête-à-tête avec le maître du Kremlin, quitte à bousculer les équilibres.
Je pense que son premier pas serait une sorte de diplomatie très personnelle, spectaculaire, du genre: Vladimir, parlons. Nous pourrions résoudre ce problème.
Leon Aron, chercheur à l’American Enterprise Institute
Incertitudes sur le front des alliances
Avec le retour de Trump, c’est aussi la question des alliances historiques des États-Unis qui se pose. Le président fraîchement élu a maintes fois accusé les Européens d’abuser du parapluie américain et remis en cause l’utilité de l’OTAN. Des déclarations qui avaient déjà jeté un froid durant son premier mandat, laissant planer le doute sur l’avenir des relations transatlantiques.
Au Moyen-Orient, Donald Trump devrait réaffirmer son soutien inconditionnel à Israël et continuer à faire pression sur l’Iran, avec en toile de fond un possible feu vert à des frappes contre les installations nucléaires de la République islamique. Selon des informations de presse, il aurait même donné “carte blanche” au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour intervenir à Gaza et au Liban avant son investiture.
Face à la Chine, l’arme de la “transaction”
Quant à la rivalité avec la Chine, grande obsession de Trump, elle devrait se poursuivre, voire s’intensifier. Mais l’ancien homme d’affaires mise aussi sur son entente personnelle avec Xi Jinping et une approche “transactionnelle” des relations internationales pour obtenir des concessions de Pékin, sur le commerce notamment.
Un Trump 2.0 serait très différent. Il n’aurait aucune de ces personnalités qui ont, en fait, freiné Trump à un moment donné, y compris au Pentagone.
Brian Finucane, expert à l’International Crisis Group
L’Amérique d’abord, le retour
En Amérique latine aussi, le nouveau président pourrait faire des vagues, lui qui a promis l’expulsion de millions de sans-papiers, au risque de déstabiliser toute la région. Une politique migratoire musclée qui s’inscrit dans la droite ligne de son slogan “America First”, faisant primer les intérêts américains sur la coopération multilatérale.
Le plus grand retour de l’Histoire.
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien
Vers une normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël, encouragée par Washington ? L’éventualité, caressée par Trump, représenterait un bouleversement majeur dans la région. Tout comme sa volonté de contrer coûte que coûte l’influence iranienne, avec le risque d’une escalade.
Une chose est sûre : avec le retour de Donald Trump au sommet, le monde s’apprête à vivre quatre nouvelles années de turbulences, entre coups d’éclat diplomatiques, rudes négociations commerciales et possibles volte-face. L'”Amérique d’abord” est de retour, pour le meilleur ou pour le pire.