Malgré les efforts déployés ces dernières années, l’homophobie reste un fléau persistant dans les stades de football français. Face à ce constat alarmant, une réunion s’est tenue mardi à l’Assemblée nationale, réunissant différents acteurs engagés dans la lutte contre les discriminations. À l’issue des échanges, une note blanche de deux pages, listant une série de préconisations, a été remise aux ministres de l’Intérieur et des Sports. Son objectif : passer enfin des paroles aux actes pour éradiquer les comportements homophobes dans les enceintes sportives.
Un club particulièrement touché témoigne
Selon des informations recueillies auprès de plusieurs participants, un club de Ligue 1 dont les supporters se sont tristement illustrés par des chants homophobes répétés était présent autour de la table. Son témoignage a permis de mesurer l’ampleur du problème et l’impérieuse nécessité d’agir vite et fort. Car malgré les campagnes de sensibilisation et les sanctions sporadiques, le fléau perdure, voire s’amplifie dans certains stades.
Il est temps que les annonces soient suivies d’effet. Nous ne pouvons plus nous contenter de dénonciations verbales, il faut des mesures concrètes et dissuasives.
Un participant à la réunion
Dix préconisations pour endiguer le phénomène
La note blanche, dont le contenu a fuité dans la presse, formule une dizaine de préconisations pour tenter d’enrayer l’homophobie dans les stades. Parmi les mesures phares :
- La présence systématique d’observateurs lors des matches pour identifier les auteurs de chants ou de propos homophobes
- L’engagement systématique de poursuites judiciaires à l’encontre des supporters fautifs
- Le renforcement des sanctions sportives : matches à huis clos, amendes dissuasives, retrait de points au classement
Il est impératif de mettre en place une graduation des sanctions. Des amendes symboliques ne suffiront pas, il faut taper fort là où ça fait mal : les points, le huis clos, le portefeuille.
Un membre d’une association anti-homophobie
Selon nos informations, les participants à la réunion ont insisté sur l’urgence d’agir, demandant la mise en œuvre immédiate de deux des préconisations de la note blanche. Un calendrier serré qui traduit l’exaspération grandissante face à la recrudescence des actes homophobes dans les stades.
Un derby à haut risque ce week-end
La remise de cette note blanche intervient à quelques jours d’une rencontre qui suscite de vives inquiétudes : le derby entre deux rivaux dont les supporters n’ont pas hésité, par le passé, à entonner des chants homophobes. Les autorités seront sur le qui-vive, bien décidées cette fois à sévir en cas de dérapage verbal dans les tribunes.
Reste à savoir si les préconisations formulées seront réellement suivies d’effet. Car le chemin est encore long pour éradiquer totalement l’homophobie des stades. Cela passera par un changement profond et durable des mentalités, une prise de conscience collective de la gravité de ces actes. Les instances du football, les clubs, les pouvoirs publics mais aussi les supporters ont tous un rôle à jouer pour que le foot reste un sport populaire et festif, dépourvu de toute forme de haine et de discrimination.