Le rugby est un sport en constante évolution, et les règles changent régulièrement pour s’adapter aux nouvelles réalités du jeu. Cette fois, c’est le jeu au pied qui est dans le viseur de World Rugby. Une modification qui n’est pas sans conséquence pour Antoine Dupont et l’équipe de France.
Le jeu au pied d’Antoine Dupont dans le collimateur
Jusqu’à présent, le demi de mêlée des Bleus exploitait habilement un vide réglementaire. Pendant les échanges de coups de pied, il pouvait se déplacer vers le futur réceptionneur adverse pour gêner sa progression. Une technique astucieuse qui lui permettait de mettre la pression sur ses adversaires.
Mais depuis le 1er juillet, les règles ont changé. Les joueurs se trouvant devant le botteur doivent désormais se replier vers leur camp. Ils ne peuvent revenir dans le jeu que lorsqu’un de leurs coéquipiers a dépassé leur position. De quoi compliquer la tâche d’Antoine Dupont pour mettre la pression sur les arrières adverses.
S’adapter pour rester efficace
Face à ce changement, le maître à jouer du XV de France va devoir s’adapter. Il ne pourra plus compter uniquement sur sa vista et sa vitesse pour contrer les relances adverses sur les coups de pied. Toute l’équipe devra revoir son organisation pour continuer à bien occuper le terrain et à mettre la pression sur les réceptionneurs.
Dans les prochains matches des Bleus, il faudra donc observer avec attention les nouveaux schémas mis en place. Les joueurs français devront faire preuve de discipline pour former un rideau défensif efficace à chaque coup de pied. Les ailiers et arrières auront aussi un rôle important à jouer en montant rapidement pour épauler Antoine Dupont.
Revoir la stratégie offensive
Au-delà de l’aspect défensif, ce changement de règle pourrait aussi avoir un impact sur la stratégie offensive du XV de France. Jusqu’ici, les Bleus avaient pris l’habitude de laisser leurs deux meilleurs botteurs en fond de terrain pour assurer les dégagements et trouver de la longueur dans le jeu au pied.
Avec la nouvelle règle, ces joueurs vont devoir suivre leur coup de pied pour rester dans le jeu. Il faudra donc trouver de nouvelles solutions, avec par exemple un troisième joueur capable d’assurer le rôle de “chien de garde” en fond de terrain. Les Tricolores devront faire preuve d’imagination pour conserver une bonne alternance dans leur jeu.
“On va devoir trouver de nouveaux repères et de nouveaux automatismes. Ce ne sera pas simple au début, mais c’est en travaillant dur à l’entraînement qu’on arrivera à s’adapter le plus vite possible à cette nouvelle donne”.
Un membre du staff tricolore
Vers un jeu moins stéréotypé ?
Certains y voient aussi une opportunité pour les Bleus de faire évoluer leur jeu vers plus de mouvement et de prise d’initiatives. Avec un jeu au pied moins “facile” à utiliser, les Français pourraient être tentés de davantage garder le ballon en main et de multiplier les offensives de près comme de loin.
Ce changement pourrait donc inciter le XV de France à exploiter encore plus les qualités de vitesse et d’évitement de ses trois-quarts. De quoi développer un jeu plus spectaculaire et plus imprévisible, dans la lignée de ce qui a fait la force des Bleus depuis le début de l’ère Galthié.
Nul doute qu’Antoine Dupont et ses partenaires auront à cœur de montrer qu’ils peuvent s’adapter rapidement à ce nouveau défi. Et pourquoi pas en profiter pour ajouter une nouvelle corde à leur arc en attaque. Les prochaines rencontres internationales nous donneront un premier élément de réponse sur la capacité des Bleus à surmonter cet obstacle réglementaire.
“C’est en s’adaptant rapidement et intelligemment à ces nouvelles règles que les meilleures équipes feront la différence. Nous avons le potentiel pour être de celles-là, j’en suis convaincu.”
Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France
Une chose est sûre, ce nouveau règlement va redistribuer les cartes et pousser toutes les équipes à revoir leurs plans de jeu, les Bleus en tête. Place maintenant au terrain pour juger de l’adaptation du rugby tricolore à ces nouvelles contraintes. Le chantier est immense mais passionnant.