En ces temps géopolitiques tendus, l’industrie de défense navale est en ébullition. Naval Group, fleuron français du secteur, multiplie les innovations pour proposer des navires de guerre à la pointe. Si les drones s’imposent comme les nouvelles stars des mers, ils ne remplaceront pas de sitôt les bâtiments pilotés comme les frégates et les sous-marins, assure Pierre Eric Pommellet, le patron du groupe. Des propos tenus à l’occasion du salon Euronaval qui se tient actuellement en région parisienne.
Une fin d’année décisive à l’international
Selon nos informations, les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour Naval Group sur la scène internationale. Le groupe en saura plus d’ici novembre sur ses chances de décrocher deux méga-contrats : la livraison de 5 frégates de défense à la Norvège et celle de 12 sous-marins nouvelle génération au Canada. Face à une concurrence mondiale féroce, la France mise sur son savoir-faire et ses technologies de pointe pour tirer son épingle du jeu.
Les semaines qui viennent vont être extrêmement intéressantes. Elles permettront de mieux comprendre comment le Canada et la Norvège vont organiser leurs appels d’offres.
explique Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group
Innover face aux nouvelles menaces
Dans un contexte sécuritaire dégradé, notamment en mer Rouge et en mer Noire, les marines font face à des menaces inédites. Missiles balistiques, drones marins et aériens : les navires doivent pouvoir se défendre contre des attaques de plus en plus complexes. Un défi que Naval Group entend bien relever grâce à une R&D intensive.
- Détection des drones par capteurs optroniques et radar nouvelle génération
- Brouillage et leurres électroniques
- Contre-mesures anti-drones (roquettes, missiles)
- Intelligence artificielle pour l’analyse de l’environnement tactique
Les bateaux qu’on a livré ont fait le job avec des équipages incroyables. Mais on voit bien qu’il va falloir aller plus loin contre ces menaces qui deviennent prégnantes.
souligne le dirigeant
Le combat collaboratif, l’avenir de la guerre navale
Si Naval Group investit massivement dans les drones, Pierre Eric Pommellet l’assure : ils ne remplaceront pas les navires habités. L’avenir appartient au combat collaboratif, où drones et bâtiments traditionnels opèrent de concert. Déployés en essaim autour des frégates et des sous-marins, les drones jouent le rôle d’éclaireurs et de leurres. Ils permettent d’étendre considérablement la zone d’action des navires mères.
Le grand retour des sous-marins
Arme de dissuasion ultime, les sous-marins connaissent un regain d’intérêt planétaire. Furtifs, endurants, puissamment armés : ils s’imposent comme les atouts maîtres des grandes marines. Dans un monde où les espaces maritimes sont de plus en plus contestés, leur capacité à opérer discrètement sur des milliers de km2 est un avantage stratégique décisif. Naval Group l’a bien compris et propose avec ses Barracuda une nouvelle génération de sous-marins, encore plus silencieux et high-tech.
La présence d’un sous-marin est une menace sur une zone extrêmement large, parce qu’on ne sait pas où il est. C’est une arme de protection, de dissuasion, une arme offensive aussi.
explique un expert en stratégie navale
Alors que le groupe français attend fébrilement le verdict des appels d’offres norvégien et canadien, une chose est sûre : Naval Group n’a pas fini de faire parler la poudre sur les mers du globe. Dans un contexte international de plus en plus conflictuel, sa technologie souveraine s’annonce plus stratégique que jamais. Les grandes manœuvres ne font que commencer.