Dans un contexte électoral déjà sous haute tension, les États-Unis ont dû composer avec une nouvelle menace lors du scrutin de mardi : une vague d’alertes à la bombe, dont l’origine serait à chercher du côté de la Russie. Ces fausses alertes auraient visé des dizaines de bureaux de vote à travers le pays, ciblant en particulier des États clés comme la Géorgie, la Pennsylvanie et l’Arizona où se joue la présidentielle.
Selon les autorités américaines, le FBI enquête sur ces incidents qui semblent pour beaucoup émaner de noms de domaine internet russes. Si aucune de ces menaces n’a été jugée crédible à ce stade, leur impact sur le bon déroulement du vote n’en est pas moins réel. En effet, plusieurs bureaux ont dû être évacués par précaution, entraînant des interruptions et des files d’attente.
La Russie pointée du doigt dans plusieurs États
En Géorgie, le responsable des élections Brad Raffensperger a affirmé sans détour que la source des fausses alertes avait été identifiée comme étant la Russie. Rien que dans le comté de Fulton, qui englobe Atlanta, la police a recensé pas moins de 32 menaces, dont 27 rapidement écartées. Les 5 restantes ont tout de même causé de brèves fermetures de bureaux.
Le constat est similaire en Pennsylvanie et en Arizona, deux autres enjeux cruciaux de ce scrutin. Si le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro a reconnu que de nombreuses alertes avaient touché l’État sans qu’aucune ne paraisse fondée, son homologue de l’Arizona Adrian Fontes a été plus loin. Selon cet élu démocrate, non seulement les 4 incidents survenus dans le comté de Navajo, qui compte une importante population amérindienne, seraient imputables à la Russie, mais ils procéderaient d’une volonté délibérée de semer la défiance.
La Russie veut semer la méfiance et la défiance. Vladimir Poutine aimerait que nous nous haïssions les uns les autres.
Adrian Fontes, responsable des élections de l’Arizona
Un pays sous haute surveillance
Face à ces incidents, les autorités n’ont pas été prises au dépourvu. Depuis plusieurs semaines déjà, elles alertent sur les risques d’ingérence russe dans le processus électoral, en particulier via des campagnes de désinformation. La sécurité autour des opérations de vote a donc été sensiblement renforcée.
Parmi les mesures déployées :
- Des boutons d’alerte spéciaux pour les fonctionnaires électoraux
- Des tireurs d’élite positionnés sur certains toits
- La Garde nationale placée en état d’alerte
- Un poste de commandement du FBI opérationnel 24h/24 à Washington
Des élections sous tension malgré tout
Ces mesures n’auront toutefois pas suffi à apaiser complètement un climat particulièrement tendu, sur fond de duel serré entre le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris. Si aucun bureau n’a finalement dû fermer à cause des alertes selon les autorités, leur impact psychologique n’en est pas moins réel.
Preuve en est la décision d’un juge en Géorgie de prolonger les horaires d’ouverture des bureaux touchés pour compenser les perturbations. Une façon de garantir à chaque électeur la possibilité de voter sereinement, en dépit des tentatives de déstabilisation.
Quel impact sur le résultat final ?
Dans un scrutin aussi serré, où quelques milliers de voix dans des États clés peuvent faire basculer l’issue, impossible de prédire l’effet exact qu’auront eu ces incidents sur la participation et les scores. Une chose est sûre : les autorités, déjà sur le qui-vive, vont devoir redoubler de vigilance jusqu’à la certification des résultats.
D’ici là, chaque camp retiendra son souffle, espérant que ces alertes à la bombe n’auront pas sapé la confiance des électeurs dans le processus démocratique. Car au-delà de l’issue de cette élection, c’est bien la résilience des institutions américaines face aux ingérences extérieures qui est en jeu.