Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, la Russie semble chercher de nouveaux alliés pour renforcer ses troupes sur le terrain. Selon des sources proches du dossier, Moscou serait sur le point de finaliser un traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, prévoyant notamment une “aide militaire immédiate” en cas d’attaque contre l’un des deux pays.
Des soldats nord-coréens prêts à combattre en Ukraine ?
Mais cette coopération militaire ne se limiterait pas à un simple accord sur le papier. D’après le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quelque 11 000 soldats nord-coréens seraient déjà présents dans la région russe de Koursk, à la frontière avec l’Ukraine. Kiev et Washington s’attendent à ce qu’ils soient engagés dans les combats “dans les prochains jours”, aux côtés des forces russes.
Si cette information venait à se confirmer, il s’agirait d’une nouvelle escalade majeure dans ce conflit qui dure maintenant depuis plus d’un an et demi. L’implication directe de la Corée du Nord, pays doté de l’arme nucléaire et considéré comme imprévisible sur la scène internationale, fait craindre une aggravation de la situation.
Le Parlement russe doit ratifier le traité
Côté russe, c’est la chambre haute du Parlement qui doit entériner ce mercredi le traité de défense mutuelle avec Pyongyang. Un vote qui ne fait guère de doute, les députés ayant déjà approuvé le texte à l’unanimité il y a deux semaines. Reste ensuite au président Vladimir Poutine à promulguer l’accord pour qu’il entre en vigueur.
Un rapprochement qui inquiète
Ce rapprochement entre deux pays considérés comme des “bêtes noires” par les États-Unis suscite une vive inquiétude en Occident. Outre l’envoi de troupes, la Corée du Nord est soupçonnée de fournir des obus et des missiles aux forces russes, en échange de technologies pour renforcer son arsenal nucléaire.
La cheffe de la diplomatie nord-coréenne a promis que son pays resterait aux côtés de la Russie “jusqu’au jour de la victoire” en Ukraine.
Choe Son-hui, lors d’une visite à Moscou
Face à cette alliance entre Moscou et Pyongyang, la Corée du Sud envisage désormais de fournir des armes directement à l’Ukraine, remettant en cause sa politique de longue date consistant à ne pas livrer d’équipements militaires à des pays en guerre. Une décision qui risque encore de tendre un peu plus les relations dans cette région du globe.
L’Ukraine réclame plus de soutien
Côté ukrainien, on s’agace de la retenue des alliés occidentaux qui refusent toujours à Kiev le droit de frapper le territoire russe avec les armes fournies par l’Europe et les États-Unis. Une frustration d’autant plus grande que la situation sur le front est difficile, avec des troupes ukrainiennes qui reculent sur de nombreux secteurs, en manque d’hommes et d’équipements.
En octobre, l’armée russe a ainsi progressé de près de 500 km2 en Ukraine, son gain territorial le plus important depuis mars 2022 et le début de l’invasion. De quoi rendre encore plus pressantes les demandes d’aide de Volodymyr Zelensky à ses partenaires.
Un conflit qui s’internationalise dangereusement
Avec l’implication croissante d’autres acteurs comme la Corée du Nord ou l’Iran, accusé lui aussi de livrer des armes à la Russie, le conflit ukrainien prend une dimension de plus en plus internationale. Une situation explosive qui fait craindre un embrasement régional, voire mondial, si la situation venait à dégénérer.
Dans ce contexte, la ratification de ce traité de défense entre Moscou et Pyongyang apparaît comme un signal particulièrement inquiétant. Il montre que Vladimir Poutine est prêt à toutes les alliances, même les plus improbables et controversées, pour tenter de l’emporter en Ukraine. Quitte à attiser encore un peu plus les tensions géopolitiques à l’échelle de la planète.