C’est une véritable tragédie qui s’est déroulée ce mardi dans l’ouest du Cameroun. Un double éboulement d’une violence inouïe a frappé une route de montagne, semant la mort et la désolation sur son passage. Selon un bilan encore provisoire communiqué par les autorités locales, au moins quatre personnes ont perdu la vie, leurs corps extraits des décombres par les secouristes. Mais l’horreur ne s’arrête pas là : plusieurs dizaines d’autres victimes seraient encore ensevelies sous des tonnes de roches et de terre.
Un premier éboulement, puis le chaos
La chronologie des événements révèle l’ampleur de ce drame. Tout a commencé en milieu de matinée, lorsqu’un premier éboulement s’est produit sur la falaise de Dschang, coupant net la circulation sur cet axe routier crucial. Les autorités ont immédiatement dépêché des engins de chantier pour dégager la voie, permettre le passage des véhicules et sécuriser la zone.
Mais c’était sans compter sur la cruauté du destin. Alors que les travaux d’urgence battaient leur plein, un second éboulement d’une puissance destructrice s’est déclenché. D’après le gouverneur régional Augustine Awa Fonka, cette nouvelle coulée a littéralement englouti “trois engins lourds engagés dans le déblaiement, trois véhicules de type Coaster, cinq véhicules de type Picnic, plusieurs motocyclettes, des passants et des riverains”. Un spectacle de désolation et de chaos indescriptible.
Le lourd bilan des victimes
Si quatre corps sans vie ont déjà été retrouvés, le bilan définitif s’annonce bien plus terrible. Les recherches se poursuivent activement pour tenter de localiser et secourir les nombreuses personnes portées disparues. Selon les estimations, plusieurs dizaines de victimes seraient encore prisonnières de cet enfer de pierre et de boue.
Les recherches se poursuivent sur le terrain en vue de retrouver les corps des autres victimes de cette catastrophe naturelle.
Augustine Awa Fonka, gouverneur de la région de l’Ouest
Une route réputée dangereuse
La route de la falaise de Dschang, théâtre de ce drame, est tristement célèbre pour sa dangerosité. Traversant une zone montagneuse escarpée, cet axe routier est le témoin régulier d’accidents meurtriers. Début septembre, un poids lourd transportant des passagers avait déjà basculé dans un ravin tout proche, faisant 8 morts et 62 blessés dont des enfants.
Plus globalement, les routes camerounaises figurent parmi les plus accidentogènes au monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 3000 personnes y perdent la vie chaque année, soit un taux effroyable de plus de 10 morts pour 100.000 habitants. Des chiffres qui glacent le sang et questionnent sur la sécurité des infrastructures routières du pays.
Une zone à haut risque
Face à ce nouveau drame, les autorités ont pris des mesures d’urgence pour éviter un bilan plus lourd encore. Le trafic est strictement interdit sur la zone et les populations locales sont priées de se tenir à bonne distance du sinistre. Et pour cause : les risques d’éboulements supplémentaires demeurent très élevés sur ce site.
La population locale est invitée à s’éloigner de la zone sinistrée qui présente de très hauts risques d’éboulement.
Communiqué des autorités
Une catastrophe de plus qui endeuille le Cameroun et met en lumière la vulnérabilité du pays face aux aléas naturels et aux défaillances d’infrastructures. Tandis que les secours luttent contre la montre et les éléments pour sauver des vies, c’est toute une nation qui retient son souffle et pleure ses enfants disparus. Une tragédie humaine et nationale qui laissera des traces indélébiles et de profondes cicatrices.
Les jours et semaines à venir permettront d’en savoir plus sur les circonstances exactes de ce drame et d’établir les responsabilités. Mais d’ores et déjà, cet énième accident meurtrier sur les routes camerounaises pose la question de la sécurité des transports et des investissements nécessaires dans les infrastructures. Car nul ne peut accepter qu’au XXIe siècle, prendre la route revienne encore à risquer sa vie à chaque instant.
Après l’urgence et l’émotion, viendra le temps des explications, des enseignements et, il faut l’espérer, des décisions courageuses. Pour que le sacrifice de ces hommes, femmes et enfants fauchés en pleine route ne soit pas vain. Pour que plus jamais le Cameroun n’ait à compter ses morts sur le bitume de la négligence et de l’oubli.