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Complotisme en Arizona : l’ombre du doute plane sur la présidentielle

En Arizona, le complotisme gangrène la présidentielle. Entre Trump et Harris, les doutes s'installent. Les autorités tentent de rassurer, mais la confiance s'effrite. Plongée dans un État clé miné par la suspicion...

En Arizona, l’ombre du soupçon plane sur la présidentielle américaine. Dans cet État clé, gangréné par les théories du complot, la confiance dans le processus électoral s’effrite dangereusement. Le duel serré entre Donald Trump et Kamala Harris cristallise toutes les tensions.

Arizona, épicentre des doutes électoraux

L’Arizona, théâtre d’une défaite inédite de Trump en 2020 face à Biden, est devenu un foyer de psychose électorale. Les accusations de fraude, relayées par un écosystème de désinformation en ligne, y trouvent un terreau fertile. Camille Kroskey, électrice républicaine, témoigne de sa méfiance envers le vote par correspondance :

Je veux m’assurer que mon bulletin atterrisse vraiment quelque part. Maintenant, sera-t-il comptabilisé ? Je ne sais pas.

Camille Kroskey, électrice républicaine

Des guetteurs armés ont même surveillé certaines urnes en 2022, signe d’une paranoïa grandissante. Et les problèmes techniques rencontrés dans le comté de Maricopa lors des élections de mi-mandat ont jeté de l’huile sur le feu.

Le spectre des manipulations

Pour les complotistes, ces dysfonctionnements cachent forcément une tentative de manipulation. Urnes bourrées, machines piratées, votes par courrier falsifiés… Toutes les hypothèses sont bonnes pour entretenir la suspicion. Une rhétorique alimentée depuis des années par Donald Trump lui-même.

Mme Kroskey s’insurge : “Depuis toutes ces années que nous votons, comment peut-on soudainement avoir des problèmes avec les machines ?” Pour elle, “notre système n’est pas sûr” et des fraudes massives seraient possibles. Une conviction partagée par de nombreux républicains, malgré l’absence de preuves tangibles.

Les autorités tentent de rassurer

Face à cet engrenage complotiste, les responsables électoraux de l’Arizona multiplient les initiatives pour restaurer la confiance. Transparence accrue, caméras dans les centres de dépouillement, conférences de presse… Tout est bon pour tenter de désamorcer les rumeurs.

Nous avons engagé 4000 travailleurs électoraux temporaires. Ce sont vos voisins, vos amis. Je vous promets qu’ils veulent que votre vote compte.

Zach Schira, responsable électoral

Mais après des années de débats délétères, le mal semble profond. Selon une étude du Pew Research Center, moins de la moitié des électeurs républicains étaient convaincus en août que le scrutin serait “conduit de manière équitable”.

Une présidentielle sous haute tension

Dans ce contexte explosif, chaque détail du processus électoral est passé au crible. Jusqu’aux règles de l’Arizona qui étirent souvent le dépouillement sur plusieurs jours. “Nous ne saurons pas ce soir qui a gagné ou perdu”, s’agace Bob Branch, persuadé que des étrangers votent illégalement dans d’autres États.

Des allégations infondées, mais symptomatiques d’une défiance qui menace l’acceptation du résultat final. Si les scores de Trump et Harris sont serrés, l’Arizona pourrait devenir l’épicentre d’une nouvelle crise post-électorale. Les autorités, elles, ne peuvent qu’appeler au calme et espérer que la raison l’emportera sur les fantasmes complotistes.

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