En cette période automnale, un vent de tempête semble souffler sur la capitale espagnole. Habitué aux saisons ensoleillées et aux titres à gogo, le Real Madrid traverse une zone de turbulences qui tranche avec sa réputation d’implacable machine à gagner. Après des semaines marquées par une déroute face à l’éternel rival barcelonais et des remous en coulisses, les Merengue s’apprêtent à débuter une nouvelle campagne européenne, avec l’espoir de vite tourner la page.
Un Clasico cauchemardesque
Le 26 octobre dernier restera longtemps gravé dans les mémoires madrilènes. Dans un Santiago-Bernabéu médusé, les hommes de Carlo Ancelotti ont sombré corps et âme face au FC Barcelone, encaissant un cinglant 4-0 qui a fait l’effet d’un véritable séisme. Même les plus optimistes des socios n’avaient pas vu venir pareil naufrage.
C’est certainement notre pire match depuis que je suis revenu sur le banc. On doit rapidement analyser les raisons de cette contre-performance pour aller de l’avant.
Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid
Dans les travées du stade, beaucoup avaient encore en travers de la gorge l’élimination prématurée en demi-finale de la dernière Ligue des Champions face à ce même adversaire. Ce revers sans appel a fait l’effet d’une claque retentissante, au point de plonger tout un club dans l’introspection.
L’ombre du Ballon d’Or
Comme si cette humiliation ne suffisait pas, la Maison Blanche a également dû gérer la frustration légitime de Vinicius Junior, brillant tout au long de l’année mais seulement deuxième au classement final du prestigieux Ballon d’Or. Un résultat vécu comme une injustice par le Real, qui a estimé que son joyau brésilien méritait amplement la récompense suprême.
D’après une source proche du club, les dirigeants madrilènes n’auraient pas apprécié certains choix éditoriaux lors de la cérémonie organisée par le magazine France Football. Le fait que Vinicius ait été snobé au profit de Jude Bellingham a jeté un froid supplémentaire sur la relation déjà compliquée entre les deux parties.
L’heure de la remobilisation
Malgré ce contexte défavorable et les coups encaissés ces dernières semaines, le Real Madrid veut croire qu’il possède suffisamment de ressources pour vite rebondir. Et le calendrier pourrait lui donner un coup de pouce bienvenu, avec la réception ce mardi de l’AC Milan pour le compte de la 5e journée de Ligue des Champions.
L’occasion idéale pour les partenaires de Karim Benzema et Luka Modric de remobiliser les troupes et lancer un nouveau cycle. Car au-delà du résultat, c’est surtout l’état d’esprit affiché sur la pelouse qui sera scruté de près. Le club aux 14 couronnes européennes n’a pas le droit à l’approximation s’il veut éviter une nouvelle désillusion continentale.
C’est un match très important pour nous. On doit montrer un autre visage, avec plus d’intensité, d’agressivité et d’envie. Les joueurs en sont conscients.
Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid
En face, les Rossoneri débarquent dans la capitale espagnole avec l’intention de jouer crânement leur chance. Portés par un Olivier Giroud en grande forme et un collectif qui semble enfin trouver ses marques, les Milanais peuvent s’appuyer sur leur victoire renversante contre l’Inter (3-2) dans le derby della Madonnina pour ambitionner un coup retentissant à Bernabéu.
Un choc aux allures de moment de vérité pour un Real dos au mur, condamné à relever la tête sous peine de voir la crise s’installer durablement. Les prochaines heures nous diront si les coéquipiers de Thibaut Courtois ont réussi le pari du rebond immédiat. Au vu des derniers soubresauts, le peuple madrilène ne demande que ça.