Amateurs de miel, ouvrez l’œil ! Le monde des abeilles cache parfois de sombres secrets. Derrière les étiquettes alléchantes et les slogans mielleux se dissimulent des pratiques pour le moins douteuses. C’est ce que vient de révéler l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui a décidé de partir en croisade contre un poids lourd du marché : l’entreprise Famille Michaud Apiculteurs.
Du “frenchwashing” dans les rayons
La marque, bien connue des Français, est accusée ni plus ni moins de “frenchwashing”. Derrière ce terme barbare se cache une réalité peu reluisante : faire croire au consommateur que le miel est d’origine française alors qu’il provient en réalité des quatre coins du monde. Ukraine, Argentine, Vietnam… Les abeilles de Famille Michaud ont apparemment le sens du voyage !
Pourtant, à en croire les emballages, tout ce petit monde semblait venir de nos vertes contrées. L’UFC-Que Choisir dénonce “la mention de l’origine française de l’entreprise ainsi que la localisation « Pyrénéenne » de mise en pot survalorisées”. De quoi induire en erreur plus d’un amateur de tartines.
Une traçabilité en question
Au cœur du problème, la difficile traçabilité de la matière première utilisée par Famille Michaud. Si l’origine exacte est bien mentionnée, elle se retrouve souvent reléguée en petits caractères au verso des pots, quand ce n’est pas carrément sur le capuchon. Des pratiques qui frôlent la dissimulation selon les défenseurs des consommateurs.
L’origine exacte des produits est souvent reléguée en petits caractères à l’arrière des pots voire même sur le capuchon.
UFC-Que Choisir
La goutte de miel qui fait déborder le pot
Pour l’UFC-Que Choisir, c’est la goutte de trop. Après avoir alerté à plusieurs reprises sur ces pratiques douteuses, l’association a décidé de saisir la justice. Une plainte pour pratique commerciale trompeuse a été déposée à l’encontre de Famille Michaud Apiculteurs.
Ce n’est pas la première fois que la marque se retrouve dans le viseur. En janvier dernier, des cargaisons de miel ukrainien qui lui étaient destinées avaient été bloquées par des apiculteurs en colère. Une affaire qui avait déjà jeté une ombre sur la transparence de la filière.
Vers une meilleure transparence sur les étiquettes
Pour éviter ce genre de déconvenues à l’avenir, les choses devraient bouger du côté de la réglementation. Depuis avril 2022, un décret oblige les entreprises à indiquer clairement les pays d’origine des mélanges de miels. Une mesure réclamée de longue date par les associations de consommateurs.
En attendant, les amateurs de miel devront redoubler de vigilance au moment de remplir leur panier. Traquer les petites lignes, inspecter les capuchons… Acheter son miel pourrait bientôt s’apparenter à une enquête digne des plus grands détectives ! Une chose est sûre, cette affaire risque de faire bourdonner les ruches encore un bon moment.