À l’approche de la COP29, la France dévoile un plan audacieux pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le gouvernement a présenté lundi sa feuille de route énergétique et climatique, avec des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies décarbonées. Un véritable tournant qui promet de façonner l’avenir énergétique du pays pour les décennies à venir.
Cap sur une consommation d’énergie drastiquement réduite
Le cœur de la stratégie française repose sur une forte diminution de la consommation d’énergies fossiles comme le pétrole et le gaz. D’ici 2030, leur part dans la consommation finale d’énergie devrait chuter à 42%, contre 60% actuellement. L’objectif est de réduire de moitié les émissions brutes de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Pour y parvenir, le gouvernement mise sur un mix énergétique profondément remanié, avec une montée en puissance des énergies bas carbone. Selon la ministre de l’Énergie Olga Givernet, ce mix devra être « à moitié pour l’énergie nucléaire, à moitié pour les énergies renouvelables » à l’horizon 2050.
L’électrification comme levier de décarbonation
Au-delà de la production d’énergie, la France entend accélérer l’électrification des usages dans des secteurs clés comme les transports, l’industrie et le bâtiment. L’objectif est ambitieux : atteindre une part de deux tiers de voitures électriques dans les ventes de véhicules neufs d’ici 2030, contre seulement 2,2% début 2024.
Dans le bâtiment, autre poste majeur d’émissions, le plan vise la rénovation énergétique de 400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs chaque année en moyenne sur la décennie. Le remplacement progressif des chaudières au fioul constituera un levier essentiel de décarbonation du secteur.
La sobriété énergétique en complément
Réduire la consommation d’énergie passera aussi par une meilleure efficacité et des changements de comportements. La France vise ainsi une baisse de 30% de sa consommation énergétique en 2030 par rapport à 2012, et de 50% à l’horizon 2050.
L’investissement écologique est parfois le meilleur rempart contre des dépenses publiques futures.
– Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique
Pour la ministre, cette stratégie bas carbone doit permettre non seulement de lutter contre le changement climatique, mais aussi de renforcer la compétitivité et la souveraineté énergétique du pays. Un choix de société qui façonnera l’avenir de la France pour les décennies à venir.
Des défis de taille à relever
Si les ambitions affichées sont saluées par de nombreux acteurs, leur mise en œuvre soulève encore des interrogations. Le financement de cette transition énergétique et l’acceptabilité sociale de certaines mesures restent des points de vigilance majeurs.
La publication de ces feuilles de route lance désormais une phase de concertation publique, qui s’achèvera le 15 décembre. Les documents seront ensuite soumis à l’examen d’instances comme le Haut conseil pour le climat, avant la publication des décrets d’application attendus courant 2025.
En parallèle, la France a également dévoilé son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique. Bâti sur l’hypothèse d’un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle, il vise à renforcer la résilience du pays face aux impacts croissants du dérèglement climatique.
Alors que le monde a les yeux rivés sur la COP29, le plan français illustre la montée en puissance des engagements climat à travers le monde. Une dynamique encourageante, mais qui devra impérativement se traduire en actes dans les années à venir pour espérer contenir le réchauffement bien en deçà des 2°C. Le chemin est encore long, mais la France semble déterminée à prendre sa part dans ce défi planétaire.