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Figure propalestinienne jugée pour apologie du terrorisme en France

Une figure propalestinienne jugée pour apologie du terrorisme suite à des messages virulents postés sur les réseaux sociaux. La militante niçoise, cofondatrice d'une association "De Nice à Gaza", a été condamnée à un an ferme. Elle s'était défendue en parlant d'un "génocide en cours" mais le tribunal n'a pas été convaincu, allant même au-delà des réquisitions...

Une figure propalestinienne de Nice a été condamnée lundi à trois ans de prison, dont un an ferme, pour apologie du terrorisme suite à des messages virulents publiés sur les réseaux sociaux. La militante de 34 ans, cofondatrice de l’association “De Nice à Gaza”, était jugée pour 13 infractions d’apologie de crimes contre l’humanité, provocation à la discrimination et à la haine.

Des messages antisémites virulents

Depuis plusieurs mois, la militante propalestinienne animait les manifestations qui se succèdent à Nice, au prix d’un bras de fer avec le préfet. Si les rassemblements sont restés calmes, les publications de la jeune femme sur X (anciennement Twitter) étaient devenues particulièrement virulentes depuis juin dernier.

Parmi les messages incriminés, on trouve des déclarations comme “Le 7 octobre c’est de la légitime défense pour les Palestiniens”, “depuis le 7 octobre, je suis antisémite” ou encore “Mazel Tov!” (félicitations en hébreu) commentant une publication rendant hommage à six otages israéliens tués par le Hamas à Gaza. La militante avait aussi ajouté à une photo de drapeaux israéliens en feu le commentaire suivant: “Un rêve qui deviendra réel, vous êtes combustible”.

Défense de “génocide en cours” pas convaincante

Lors de son procès le 21 octobre, la prévenue, impassible dans le box, avait admis ne pas avoir “mesuré” les conséquences de ses propos. “Il y a un génocide en cours, 40.000 morts, 90.000 blessés, je reconnais des mots très violents mais je ne reconnais pas la manière dont c’est interprété”, s’était-elle défendue.

Mais cet argumentaire n’a pas convaincu le tribunal qui est allé au-delà des 30 mois de prison, dont 12 ferme, requis par le parquet. Outre sa peine de prison, la militante devra faire publier la décision de justice à ses frais dans deux quotidiens et verser plus de 13 500 euros à un réserviste israélien d’origine niçoise qu’elle avait visé et à quatre associations parties civiles.

Une figure de la cause palestinienne

Mère de famille et aide-soignante en seconde année d’école d’infirmière, la condamnée était une figure de la cause palestinienne sur la Côte d’Azur. Via son association “De Nice à Gaza”, elle a été l’une des principales animatrices des manifestations propalestiniennes qui se succèdent à Nice depuis octobre 2023.

Son activisme virulent lui avait valu une mise en examen pour apologie du terrorisme et un placement en détention provisoire depuis le 19 septembre. Le jugement rendu lundi vient sanctionner des mois de surenchère verbale et de provocations antisémites sur les réseaux sociaux.

Un jugement envoyant un message clair

Selon des experts juridiques, cette condamnation envoie un message clair sur les limites à ne pas franchir dans l’expression de soutien à la cause palestinienne en France. Si manifester pacifiquement et critiquer la politique israélienne est un droit, franchir la ligne rouge de l’apologie du terrorisme et de l’antisémitisme est passible de lourdes sanctions.

La militante, qui avait cofondé son association dans la foulée de la dernière guerre à Gaza, semblait avoir perdu toute mesure dans son activisme. Ses appels à peine voilés au meurtre d’Israéliens et ses déclarations antisémites répétées lui auront valu une condamnation exemplaire.

Une affaire révélatrice de tensions

Au-delà du cas individuel de cette militante, l’affaire est révélatrice des tensions qui entourent le conflit israélo-palestinien en France. Depuis la dernière guerre à Gaza, les manifestations propalestiniennes se sont multipliées dans de nombreuses villes, sur fond de crainte d’une importation du conflit.

Mais les autorités veillent à ce que le soutien à la cause palestinienne ne bascule pas dans l’antisémitisme et l’apologie du terrorisme. En juin dernier, le ministère de l’Intérieur avait dissous un collectif pro-palestinien accusé d’appels à la haine et à la violence.

Le jugement rendu lundi à Nice montre que la justice entend aussi sanctionner fermement les dérapages individuels sur les réseaux sociaux. Un avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de franchir la ligne rouge dans leur militantisme pro-palestinien.

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