Alors que les tentatives de médiation peinent à mettre fin au conflit qui oppose Israël au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien, l’armée israélienne a intensifié dimanche ses raids meurtriers sur des fiefs du Hezbollah au Liban. Ces nouvelles frappes ont fait au moins trois morts parmi les civils libanais, selon les autorités locales.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a appelé la population de la région de Baalbeck, dans l’est du Liban, à évacuer les lieux avant de nouveaux raids à venir. “Vous êtes situés à proximité des installations et des intérêts du Hezbollah”, a averti le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee, diffusant des cartes des cibles visées.
Une guerre sur plusieurs fronts qui s’enlise
Ce regain de tensions intervient dans un contexte déjà explosif. Au sud du Liban, Israël est engagé dans une guerre ouverte contre le Hezbollah depuis septembre dernier, après que le mouvement chiite a ouvert un front en soutien au Hamas palestinien. Ce dernier avait lui-même déclenché les hostilités le 7 octobre 2023 en lançant une attaque sur le sol israélien.
Dans la bande de Gaza, sous blocus israélien, l’armée poursuit son offensive dévastatrice contre le Hamas. Lancée en représailles à l’attaque du 7 octobre qui a fait une trentaine de morts parmi les civils israéliens, cette opération militaire d’envergure a déjà coûté la vie à plus de 43 000 Palestiniens, en grande majorité des civils selon le ministère de la Santé du Hamas.
L’impasse diplomatique à quelques jours de la présidentielle américaine
Malgré les pressions internationales croissantes et à quelques jours d’une échéance électorale cruciale aux États-Unis, principal allié d’Israël, les efforts diplomatiques pour mettre fin aux combats restent pour l’heure dans l’impasse. Une situation qui suscite l’inquiétude de nombreux observateurs, qui craignent une aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza et un embrasement de toute la région.
Des frappes qui s’étendent au sud et à l’est du Liban
Au sud Liban, les frappes israéliennes ont visé dimanche les régions de Tyr et de Bint Jbeil selon l’agence nationale libanaise Ani. À Ghaziyeh, au sud de Saïda, un raid a touché un immeuble résidentiel, tuant au moins trois personnes. Un enfant a pu être extrait vivant des décombres.
Plus à l’est, Israël a de nouveau appelé les habitants de la région de Baalbeck à fuir, ciblant notamment le village de Douris situé non loin du site archéologique classé à l’Unesco. Selon des sources locales, au moins trois frappes ont touché plusieurs localités de la plaine de la Békaa peu après cet avertissement.
Un hôpital endommagé, des infrastructures civiles touchées
Parmi les cibles figurait aussi un hôpital public à Tebnine, un village du district de Bint Jbeil dans le sud. D’après le maire de la localité cité par l’AFP, l’établissement risque d’être mis hors-service dans les heures à venir en raison des dégâts importants causés par les frappes israéliennes.
L’armée israélienne affirme pour sa part avoir “éliminé” plusieurs “terroristes” du Hezbollah dans des “combats rapprochés” et des “frappes aériennes”, ainsi que découvert des caches d’armes et des “équipements de combat” dans des habitations civiles investies par les combattants du mouvement chiite libanais. Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante.
Gaza sous les bombes, le Hamas décimé
Dans la bande de Gaza, l’offensive israélienne se concentre actuellement dans le nord de l’enclave où l’armée dit vouloir empêcher le Hamas de regrouper ses forces. Dimanche, les militaires israéliens ont annoncé avoir tué Raafat Qodeia, un haut responsable des forces spéciales du Hamas impliqué selon eux dans l’attaque meurtrière du 7 octobre contre le kibboutz Nir Oz.
Ce raid avait coûté la vie à une trentaine de civils israéliens et conduit à l’enlèvement de plus de 70 autres, dont 34 sont depuis déclarés morts en captivité par l’armée israélienne. Au total, 97 otages restent détenus à Gaza par le Hamas sur les 251 personnes kidnappées initialement.
Cette escalade militaire d’une rare intensité a déjà fait plus de 45 000 morts, très majoritairement parmi la population palestinienne, et détruit une grande partie des infrastructures de la bande de Gaza, un territoire déjà fragilisé par plus de 15 ans de blocus israélien.
– Un diplomate occidental en poste dans la région
Selon un bilan provisoire du ministère de la Santé du Hamas, l’opération israélienne aurait tué plus de 43 000 Palestiniens depuis le 7 octobre, en très grande majorité des civils. Elle aurait aussi provoqué des destructions massives et un désastre humanitaire sans précédent dans cette bande de terre surpeuplée, coincée entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée.
- Plus de 45 000 morts, en immense majorité des civils
- Des centaines de milliers de déplacés, fuyant les combats
- Des infrastructures vitales détruites (hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité)
- Une catastrophe humanitaire, avec des pénuries généralisées
Face à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire, la communauté internationale peine pour l’instant à enrayer l’escalade militaire. Les appels à la retenue et les mises en garde se multiplient, sans effet notable sur le terrain où la logique de guerre semble l’emporter chaque jour davantage, au détriment des populations civiles prises en étau.