ActualitésÉconomie

Le FMI Entame l’Examen du Programme de Prêt à l’Égypte

Le FMI entame mardi l'examen tant attendu du programme de prêt à l'Égypte. Quels sont les enjeux pour l'économie du pays ? Découvrez les coulisses de cette étape cruciale et ses potentielles répercussions. L'avenir économique de l'Égypte en jeu...

C’est une étape cruciale qui s’annonce pour l’économie égyptienne. Selon une source proche du dossier, le Fonds monétaire international (FMI) s’apprête à entamer mardi l’examen retardé du programme de prêt accordé à l’Égypte sur une période de 46 mois. Cet examen, initialement prévu fin septembre, s’inscrit dans le cadre d’un accord de prêt signé en avril dernier, dont le montant a été revu à la hausse plus tôt cette année, passant de 3 à 8 milliards de dollars. L’objectif ? Aider le pays à relever ses défis économiques.

Un déblocage de fonds attendu

L’enjeu est de taille pour l’Égypte. Si l’examen est concluant, il pourrait en effet déboucher sur le déblocage de 1,2 milliard de dollars de nouveaux financements de la part du FMI. Une bouffée d’oxygène bienvenue pour l’économie du pays. Lors d’une conférence de presse au Caire, le Premier ministre Moustafa Madbouli a annoncé que l’équipe du FMI travaillerait dès mardi avec la banque centrale égyptienne et les ministères concernés pour mener à bien cet examen.

Les réformes entreprises saluées

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, présente lors de la conférence de presse, n’a pas manqué de saluer « l’engagement et les actions entreprises par l’Égypte ». Parmi les points positifs relevés : l’adoption d’un « système de change flexible », le renforcement du « rôle du secteur privé » et la fin des « subventions non ciblées ». Des réformes courageuses et nécessaires pour redresser l’économie du pays.

Si les conditions sont devenues plus difficiles, ce n’est pas de votre faute, mais à cause du conflit dans votre voisinage.

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI

L’inflation, un défi majeur

Malgré ces avancées, l’Égypte doit encore faire face à de nombreux défis, à commencer par une inflation galopante. En septembre, celle-ci a atteint 26,4%. Pour tenter d’endiguer le phénomène, le gouvernement a augmenté les prix du carburant de 17% le mois dernier. Un sacrifice douloureux pour la population. Lors d’une rencontre avec la délégation du FMI, le président égyptien Abdel Fattah El Sisi a assuré que son pays « accorderait la priorité à l’allégement du fardeau que représente l’inflation sur les citoyens ».

Des prévisions optimistes

Malgré la hausse du coût de la vie, Kristalina Georgieva s’est voulue rassurante, affirmant que les Égyptiens « verront les bénéfices de ces réformes dans une économie égyptienne plus dynamique et plus prospère ». Elle a prédit une baisse de l’inflation à 16 ou 17% d’ici la fin de la prochaine année fiscale (juin 2025), après un pic à 37% l’année dernière et un taux actuel autour de 25-26%.

Une instabilité régionale pesante

Outre l’inflation, l’économie égyptienne doit composer avec une instabilité régionale qui pèse lourdement sur ses performances. Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a cité les conflits à Gaza, au Liban et au Soudan parmi les principaux défis auxquels le pays est confronté. Sans oublier la baisse des revenus du canal de Suez, une artère commerciale stratégique.

La réduction du volume des échanges commerciaux transitant par le canal de Suez a affecté les revenus de plus de 60 à 70%, ce qui représente un manque à gagner de 4,5 à 5 milliards de dollars.

Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale

Selon les données du FMI, le trafic transitant par le canal a chuté de 66% en avril, les navires s’éloignant de la mer Rouge pour éviter les attaques des Houthis soutenus par l’Iran. Une situation qui fragilise un peu plus l’économie égyptienne.

Vers un avenir plus serein ?

Malgré ces vents contraires, l’Égypte semble déterminée à poursuivre sur la voie des réformes, main dans la main avec le FMI. L’examen qui s’ouvre mardi constitue une étape cruciale dans ce processus. S’il est concluant, il pourrait ouvrir la voie à un déblocage de fonds salvateurs et à un regain de confiance des investisseurs. De quoi entrevoir, peut-être, des jours meilleurs pour l’économie égyptienne et sa population, après des années de turbulences.

Reste à savoir si le gouvernement égyptien parviendra à tenir le cap des réformes, tout en préservant la cohésion sociale dans un contexte de forte inflation. Un défi de taille, qui nécessitera un savant équilibre entre rigueur économique et mesures de soutien à la population. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’Égypte et la réussite de son partenariat avec le FMI.

Une chose est sûre : le monde entier aura les yeux rivés sur Le Caire et Washington pour suivre les développements de ce dossier brûlant. Car au-delà de l’Égypte, c’est la stabilité de toute une région qui est en jeu. Un succès du programme de réformes égyptien pourrait créer un précédent positif et tracer la voie pour d’autres pays de la région confrontés à des défis similaires. À l’inverse, un échec aurait des répercussions dévastatrices, bien au-delà des frontières du pays des pharaons. Les enjeux sont donc immenses, et l’examen qui s’ouvre mardi n’est que le premier acte d’une pièce complexe dont nul ne connaît encore l’épilogue.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.