C’est la consternation chez certains libraires indépendants. Incités par la maison d’édition Fayard à commander plusieurs exemplaires d’un ouvrage “sous X”, sans en connaître ni l’auteur ni le contenu, ils ont eu la désagréable surprise de découvrir qu’il s’agissait en réalité de l’autobiographie de Jordan Bardella, président du Rassemblement National. Une pratique courante pour les livres évènements censés générer de bonnes ventes, mais qui cette fois-ci, a laissé un goût amer.
Le choc de la révélation
« On s’est fait piéger », déplore Mikaël Deren, de la librairie Au temps lire, près de Lille. Lui et sa collègue Virginie Deschler racontent avoir commandé plusieurs exemplaires de cet ouvrage mystère, une pratique habituelle pour les parutions sensibles promises à un fort succès. Mais en ouvrant les cartons, pas de livre-enquête retentissant ou de révélations people comme ils s’y attendaient. À la place : Ce que je cherche, l’autobiographie de Jordan Bardella, à paraître le 9 novembre.
Un choc pour cette librairie généraliste indépendante, dont les valeurs sont aux antipodes de celles véhiculées par le jeune leader d’extrême-droite. « C’est contre nos valeurs, tout simplement », souligne Louise, une autre libraire. Et d’ajouter : « ce n’est pas du tout le genre de lecture de notre clientèle ».
Refus de vente
Face à cette situation, de nombreux libraires ont d’ores et déjà annoncé leur intention de ne pas proposer ce livre à la vente. Un choix éditorial fort, guidé par des convictions éthiques. « On a bien un Mein Kampf pour un universitaire et un livre de Zemmour pour un chercheur, explique Laurent, de la librairie militante Terre de livres. C’est donc absurde de parler de censure, d’autant qu’il existe de nombreux endroits où l’ouvrage sera disponible sans même le demander ».
Féminisme, décroissance, décolonisation… Tous nos engagements sont opposés à ceux de monsieur Bardella.
Laurent, libraire Terre de livres
Un positionnement en accord avec leurs valeurs, que les libraires assument pleinement. Ils rappellent que faire une sélection fait partie intégrante de leur métier. « Chez Terre de livres, on ne doit pas avoir un seul livre de cette maison d’édition. Féminisme, décroissance, décolonisation… Tous nos engagements sont opposés à ceux de monsieur Bardella », insiste Laurent.
La polémique enfle
Cette affaire ne manque pas de faire réagir. D’un côté, certains saluent le courage de ces libraires qui, en toute transparence, affirment leurs convictions. De l’autre, des voix s’élèvent pour dénoncer une forme de censure, arguant que toutes les opinions devraient pouvoir être représentées.
Au cœur du débat : le rôle des libraires. Simples commerçants tenus de proposer tous les ouvrages, ou prescripteurs engagés ayant un droit de regard sur ce qu’ils vendent ? La question divise, alors que les tensions politiques s’invitent jusque dans les rayonnages.
Un piège éditorial ?
Mais au-delà des clivages, c’est bien la méthode utilisée par Fayard qui interpelle. En proposant cet ouvrage « sous X », sans dévoiler son contenu réel, la maison d’édition est accusée d’avoir sciemment piégé ces libraires, en contradiction totale avec leurs valeurs. Une stratégie commerciale perçue par beaucoup comme déloyale.
Contacté par plusieurs médias, Fayard n’a pour l’heure pas souhaité commenter l’affaire. Reste à savoir si cet épisode incitera l’éditeur à plus de transparence à l’avenir, ou si au contraire, il continuera à jouer de l’effet de surprise, au risque de s’aliéner une partie des libraires.
Un livre qui fait déjà parler
Une chose est sûre : avant même sa sortie, l’autobiographie de Jordan Bardella fait déjà couler beaucoup d’encre. Entre polémiques et prises de position, ce livre s’annonce comme un véritable événement politique et médiatique. Mais pour le découvrir, il faudra sans doute se tourner vers d’autres points de vente que ces librairies indépendantes, bien décidées à ne pas en faire la promotion, fusse par la force des choses.
Affaire à suivre donc, alors que la date de parution approche. Nul doute que ce “piège éditorial” ne manquera pas de susciter encore de nombreuses réactions et débats, entre liberté d’expression, éthique professionnelle et positionnement politique. Un nouvel épisode dans la saga sans fin des rapports compliqués entre le monde du livre et les idées controversées.
Cette affaire ne manque pas de faire réagir. D’un côté, certains saluent le courage de ces libraires qui, en toute transparence, affirment leurs convictions. De l’autre, des voix s’élèvent pour dénoncer une forme de censure, arguant que toutes les opinions devraient pouvoir être représentées.
Au cœur du débat : le rôle des libraires. Simples commerçants tenus de proposer tous les ouvrages, ou prescripteurs engagés ayant un droit de regard sur ce qu’ils vendent ? La question divise, alors que les tensions politiques s’invitent jusque dans les rayonnages.
Un piège éditorial ?
Mais au-delà des clivages, c’est bien la méthode utilisée par Fayard qui interpelle. En proposant cet ouvrage « sous X », sans dévoiler son contenu réel, la maison d’édition est accusée d’avoir sciemment piégé ces libraires, en contradiction totale avec leurs valeurs. Une stratégie commerciale perçue par beaucoup comme déloyale.
Contacté par plusieurs médias, Fayard n’a pour l’heure pas souhaité commenter l’affaire. Reste à savoir si cet épisode incitera l’éditeur à plus de transparence à l’avenir, ou si au contraire, il continuera à jouer de l’effet de surprise, au risque de s’aliéner une partie des libraires.
Un livre qui fait déjà parler
Une chose est sûre : avant même sa sortie, l’autobiographie de Jordan Bardella fait déjà couler beaucoup d’encre. Entre polémiques et prises de position, ce livre s’annonce comme un véritable événement politique et médiatique. Mais pour le découvrir, il faudra sans doute se tourner vers d’autres points de vente que ces librairies indépendantes, bien décidées à ne pas en faire la promotion, fusse par la force des choses.
Affaire à suivre donc, alors que la date de parution approche. Nul doute que ce “piège éditorial” ne manquera pas de susciter encore de nombreuses réactions et débats, entre liberté d’expression, éthique professionnelle et positionnement politique. Un nouvel épisode dans la saga sans fin des rapports compliqués entre le monde du livre et les idées controversées.