À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, une nouvelle controverse enflamme les relations déjà tendues entre Washington et Moscou. Au cœur du litige : une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, montrant un présumé immigré haïtien se vantant d’avoir pu voter plusieurs fois grâce à de fausses pièces d’identité. Rapidement pointée du doigt par les autorités américaines comme une tentative de désinformation orchestrée par la Russie, cette affaire suscite l’indignation et le démenti de Moscou.
Une vidéo qui sème le trouble à l’approche du scrutin
Alors que les Américains s’apprêtent à se rendre aux urnes pour élire leur prochain président, une mystérieuse vidéo est venue semer le doute sur l’intégrité du processus électoral. On y voit un jeune homme, présenté comme étant de nationalité haïtienne, expliquer comment lui et ses amis auraient réussi à voter à plusieurs reprises en se procurant de faux permis de conduire.
Relayée massivement sur les réseaux sociaux, notamment sur X (anciennement Twitter), la séquence n’a pas manqué de faire réagir. Le responsable des élections en Géorgie a ainsi exhorté « Elon Musk et la direction des autres plateformes de médias sociaux de retirer » cette vidéo jugée frauduleuse. Si plusieurs comptes ont depuis obtempéré, force est de constater que le mal était fait.
Washington accuse, Moscou réfute
Face à cette tentative manifeste de jeter le discrédit sur le scrutin à venir, les autorités américaines n’ont pas tardé à réagir. Selon un communiqué des services de renseignement, « des agents d’influence russes » seraient directement responsables de la création et de la diffusion de cette vidéo mensongère.
Une accusation balayée d’un revers de main par Moscou. L’ambassade de Russie aux États-Unis a ainsi déclaré sur Telegram « considérer que ces allégations sont sans fondement », dénonçant une nouvelle tentative de diabolisation de la part de Washington.
Nous avons pris connaissance de la déclaration des services de renseignement américains accusant notre pays de diffuser des vidéos fabriquées de toutes pièces sur des violations électorales aux États-Unis.
Ambassade de Russie aux États-Unis
Une situation qui ravive les tensions diplomatiques
Cet épisode est venu raviver les tensions déjà vives entre les deux puissances. Depuis plusieurs années, Washington accuse régulièrement Moscou de chercher à interférer dans ses processus électoraux, que ce soit via des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux ou des cyberattaques ciblées.
En 2016 déjà, les services de renseignement américains avaient conclu à une ingérence russe dans la présidentielle ayant vu la victoire de Donald Trump. Des soupçons réitérés lors des élections de mi-mandat en 2018, puis à nouveau durant la campagne de 2020.
Côté russe, on dénonce régulièrement une « russophobie » et une « paranoïa » des élites américaines, promptes à voir la main de Moscou derrière chaque soubresaut de la vie politique US. Une rhétorique reprise par l’ambassade russe dans son communiqué :
Il est regrettable que Washington persiste dans ses tentatives de rejeter sur la Russie la responsabilité de ses propres échecs. Plutôt que de chercher sans cesse des ennemis extérieurs, les États-Unis feraient mieux de balayer devant leur porte.
Ambassade de Russie aux États-Unis
Quel impact sur la confiance des électeurs ?
Au-delà du ping-pong d’accusations entre les deux pays, c’est bien la question de la confiance des électeurs américains dans leur système qui est posée. À quelques jours d’un scrutin crucial, cette énième controverse risque de laisser des traces dans les esprits.
Selon un récent sondage, près d’un tiers des Américains estiment que des fraudes importantes pourraient entacher le résultat de l’élection. Un chiffre en hausse par rapport aux scrutins précédents, signe d’une défiance grandissante vis-à-vis des institutions.
Pour tenter de rassurer les citoyens, les autorités multiplient les messages appelant à la vigilance face aux « fake news » et autres tentatives de manipulation. Reste à savoir si cela suffira à préserver la crédibilité d’un processus électoral déjà fragilisé par les divisions et les controverses.