Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est saisi des réseaux sociaux pour dénoncer un acte ignoble survenu en Côte-d’Or. Un marcassin mort, présentant une blessure au museau, a été déposé devant la mosquée de Saint-Usage, abritée dans les locaux de l’association franco-turque de la ville. Une découverte choquante faite au petit matin qui a suscité une vive émotion et l’indignation.
Le ministre de l’Intérieur dénonce un “acte anti-musulman intolérable”
Dès 9h ce samedi matin, Bruno Retailleau a tenu à exprimer publiquement son soutien aux fidèles et à la communauté musulmane, qualifiant les faits “d’acte anti-musulman intolérable”. Il a rappelé que cet événement survenait seulement deux jours après la tentative d’incendie criminel de la mosquée d’Amiens, pour laquelle une enquête est en cours.
S’attaquer à des lieux de culte est d’une grande lâcheté et relève de la violence barbare
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Le ministre a insisté sur le fait que ces actes portant atteinte aux lieux de culte étaient d’une extrême gravité, relevant “d’une grande lâcheté et d’une violence barbare”. Des mots forts témoignant de la détermination des autorités à ne pas laisser de tels actes impunis.
La communauté sous le choc, une plainte va être déposée
Selon des sources proches du dossier, la macabre découverte a généré une certaine agitation au sein de la communauté locale qui s’est cependant apaisée une fois la dépouille de l’animal retirée des lieux. La gendarmerie s’est immédiatement rendue sur place afin de procéder aux premières constatations et investigations.
Le représentant de l’association franco-turque a fait savoir son intention de déposer plainte dès cet après-midi. Une marche pourrait également être organisée dimanche afin de dénoncer cet acte islamophobe et réclamer que toute la lumière soit faite.
Une enquête ouverte, les motivations restent à déterminer
Le parquet de Dijon a d’ores et déjà ouvert une enquête afin de faire toute la lumière sur cet événement pour le moins troublant. Si à ce stade aucune piste n’est écartée, le caractère islamophobe et provocateur ne fait guère de doute.
Reste à déterminer s’il s’agit de l’acte isolé d’un déséquilibré ou d’un geste plus prémédité visant à attiser les tensions et semer la discorde. Les enquêteurs vont devoir analyser les images de vidéosurveillance, auditionner d’éventuels témoins et exploiter toute trace susceptible d’identifier le ou les auteurs.
Une escalade inquiétante des actes anti-musulmans
Cet acte ignoble intervient dans un contexte national marqué par une recrudescence préoccupante des actes islamophobes ces derniers mois :
- Profanations répétées de lieux de culte musulmans
- Croissance des discours de haine anti-islam, notamment sur les réseaux sociaux
- Augmentation des agressions verbales et physiques envers des personnes de confession musulmane
Des élus de tous bords ont appelé à un sursaut républicain et à l’unité nationale face à ces attaques indignes qui visent à stigmatiser une partie de la population en raison de sa foi. Certains redoutent que la surenchère verbale de personnalités politiques jouant sur les peurs n’encourage le passage à l’acte d’esprits mal intentionnés.
Une communauté en attente de réponses
Au-delà de l’émotion et de la stupeur, c’est désormais la soif de vérité et de justice qui anime les fidèles et responsables de la mosquée de Saint-Usage. Qui a déposé ce marcassin devant leur lieu de prière et pourquoi ? L’enquête ouverte par le parquet devra apporter des réponses rapides à ces interrogations.
Dans cette attente, c’est un message d’apaisement, de fraternité et de détermination qu’entendent porter les représentants musulmans. Refusant tout amalgame et repli, ils en appellent à l’unité de la Nation autour des valeurs de la République pour faire barrage à la haine.
Une haine aveugle et lâche qui, en cette sombre nuit de novembre, a choisi pour cible un innocent marcassin, sacrifié sur l’autel de l’intolérance pour porter atteinte à la liberté de culte. Plus que jamais, face à l’obscurantisme, la République se doit d’être un rempart et une lumière. L’honneur de la France est en jeu.