À quelques jours du scrutin présidentiel américain qui oppose la candidate démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump, une vidéo de la chanteuse Selena Gomez a remis sur le devant de la scène la question de la sécurité des urnes électorales installées dans les rues. Sur les images partagées sur les réseaux sociaux, on voit la star tenir son bulletin à la main puis le glisser dans une « ballot box » située sur la voie publique, sans aucune supervision apparente.
Un système de vote par correspondance en plein essor
Autorisé dans la quasi-totalité des États, le vote par correspondance connaît un engouement croissant outre-Atlantique. Il permet aux électeurs de recevoir leur bulletin à domicile, de le remplir puis de le renvoyer par courrier ou de le déposer dans une urne attitrée. C’est justement cette dernière option qu’a choisi Selena Gomez avant de se rendre à l’avant-première de son nouveau film, comme le montre sa vidéo TikTok vue des millions de fois.
Des internautes s’interrogent sur les risques de fraude
Si l’artiste souhaitait inciter ses fans à participer au scrutin, son initiative a surtout suscité des questionnements sur la fiabilité du procédé. « Les Américains votent sans carte d’identité, sans signature et en mettant leur bulletin dans une boîte sans surveillance », s’étonne un internaute français dans un tweet largement relayé, pointant un présumé manque de sécurisation du vote par ce biais. Le fait de ne pas avoir à prouver son identité au moment du vote est d’ailleurs un argument récurrent des partisans de la théorie d’une fraude électorale massive.
Un dispositif sécurisé avec verrous, scellés et caméras
Pourtant, d’après une synthèse du Bipartisan Policy Center, ces urnes extérieures font l’objet de nombreuses mesures de protection. Mises en place par des agents gouvernementaux, elles sont « sécurisées et verrouillées à tout moment » grâce à des cadenas confiés au personnel électoral et des scellés inviolables. Des caméras de vidéosurveillance sont également déployées pour prévenir toute tentative de manipulation.
En l’absence de personnel ou de caméra, les urnes doivent être solidement fixées à une surface ou un objet inamovible.
Commission d’assistance électorale américaine
Suite à la pandémie, la commission électorale a d’ailleurs renforcé ses directives, exigeant que les boîtes soient situées dans des zones bien éclairées et ancrées au sol si aucune surveillance humaine ou technologique n’est possible. Des agents sont aussi chargés de les vider régulièrement pour éviter qu’elles ne débordent.
Des incendies criminels d’urnes limitent les dégâts
Certaines « ballot boxes » sont même équipées d’extincteurs, une précaution qui s’est avérée utile en ce début de semaine. Dans l’Oregon, un incendie volontaire n’a ainsi endommagé que 3 bulletins sur les 400 contenus dans l’urne, la grande majorité ayant pu être sauvés. D’autres boîtes ont été prises pour cible à Portland et Vancouver, détruisant cette fois des centaines de votes par correspondance.
Malgré ces incidents isolés, les autorités assurent que le système est fiable et que des solutions sont prévues. Les électeurs concernés seront contactés pour refaire leur bulletin tandis que la police a ouvert une enquête. Elles appellent à la responsabilité de chacun pour préserver l’intégrité du processus démocratique en cette fin de campagne sous haute tension.