Un calme trompeur règne sur la bande de Gaza, théâtre depuis des semaines d’une guerre dévastatrice entre Israël et les groupes armés palestiniens. Malgré les appels internationaux à la désescalade, l’armée israélienne poursuit ses raids meurtriers, plongeant l’enclave dans une situation qualifiée d' »apocalyptique » par l’ONU. En parallèle, un nouveau front s’est ouvert au nord d’Israël avec les tirs de roquettes du Hezbollah libanais en représailles aux frappes israéliennes destructrices au Liban.
Gaza au bord du gouffre humanitaire
Selon les responsables des principales agences humanitaires de l’ONU, l’ensemble de la population du nord de Gaza est confrontée au « risque imminent de mourir de maladie, de famine et de violence ». La situation est qualifiée d' »apocalyptique », alors qu’Israël bombarde sans relâche ce territoire pauvre et densément peuplé, où la majorité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. D’après le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza, l’offensive israélienne aurait fait plus de 43 000 morts, principalement des civils, et provoqué des destructions massives.
Escalade meurtrière depuis octobre
Cette nouvelle guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas contre le territoire israélien, faisant selon des sources officielles 1 206 morts dont une majorité de civils. Parmi les 251 personnes enlevées, 97 resteraient otages à Gaza, tandis que 34 autres seraient décédées en captivité.
En réponse, Israël a lancé une vaste offensive pour « détruire le Hamas », combinant frappes aériennes et opérations terrestres dévastatrices, principalement concentrées dans le nord de la bande de Gaza.
Le Hezbollah ouvre un front au Liban
La situation s’est encore aggravée avec l’entrée en scène du Hezbollah libanais, allié du Hamas, qui a tiré des salves de roquettes sur le nord d’Israël et une base militaire près de Tel-Aviv. Ces tirs font suite à des bombardements israéliens meurtriers à l’est et au sud du Liban, ainsi qu’à Beyrouth. Le bilan s’élève à plus de 50 morts côté libanais, tandis qu’en Israël au moins 19 personnes ont été blessées par la chute d’un projectile sur un immeuble.
Depuis fin septembre, Tsahal mène une offensive terrestre dans le sud du Liban pour repousser le Hezbollah et sécuriser sa frontière nord. Les combats auraient fait près de 1 900 morts au Liban.
L’Iran met en garde Israël et les États-Unis
Autre acteur clé, l’Iran, parrain du Hamas et du Hezbollah, a averti qu’il riposterait à toute attaque d’Israël ou des États-Unis contre ses intérêts et ceux de ses alliés. Une mise en garde survenue alors que Washington annonçait le déploiement de renforts militaires pour « défendre Israël ».
La perspective d’un embrasement régional est renforcée par les actions des milices pro-iraniennes en Irak, qui disent avoir attaqué Israël avec des drones, et la montée en puissance des rebelles Houthis au Yémen grâce au soutien « sans précédent » de Téhéran.
La communauté internationale impuissante
Malgré les pressions diplomatiques et les multiples appels au cessez-le-feu, la communauté internationale semble impuissante à infléchir la spirale guerrière à trois jours d’une présidentielle américaine sous haute tension. Une nouvelle tentative de médiation de l’Égypte, acteur influent dans la région, se serait soldée par un échec selon des sources concordantes.
La guerre qui ravage Gaza et le Liban depuis octobre risque de plonger durablement le Moyen-Orient dans le chaos, sur fond d’exacerbation des tensions entre Israël et l’Iran et d’immobilisme de la communauté internationale. Un scénario catastrophe qui menace les fragiles équilibres régionaux.