Alors que les tensions entre Israël et le Hezbollah libanais ne cessent de s’intensifier, le Premier ministre libanais a accusé vendredi l’État hébreu de rejeter tout cessez-le-feu, suite à une série de frappes aériennes dévastatrices menées par l’armée israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement chiite. Ces développements font craindre une dangereuse escalade dans la région, déjà en proie à un conflit meurtrier entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza depuis plus d’un an.
Beyrouth sous les bombes, le Liban pointe du doigt Israël
Les habitants de la capitale libanaise ont été réveillés dans la nuit de jeudi à vendredi par de violentes explosions, alors que l’aviation israélienne pilonnait le fief du Hezbollah dans la banlieue sud. D’après une source proche du dossier, au moins dix frappes auraient visé le secteur, réduisant des immeubles entiers en amas de gravats fumants. Le ministère libanais de la Santé a fait état d’au moins 52 morts et 72 blessés dans des bombardements israéliens sur l’est du pays, qui n’avaient pas été précédés des habituels avertissements à la population.
Face à cette brutale offensive, le chef du gouvernement libanais Najib Mikati a vivement réagi, accusant Israël de torpiller tous les efforts diplomatiques visant à instaurer une trêve : «Le fait qu’Israël ait de nouveau pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth et mené des raids destructeurs, sont autant d’indicateurs qui confirment son refus de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu», a-t-il déclaré.
Israël frappe aussi à l’est et au sud du Liban
Les frappes israéliennes ne se sont pas limitées à la capitale libanaise. L’armée de l’État hébreu affirme avoir également bombardé des positions du Hezbollah dans les régions de Nabatiyeh (sud) et de Baalbeck (est). C’est d’ailleurs dans l’est du pays que le bilan s’avère le plus lourd, avec au moins 52 civils tués et des dizaines d’autres blessés selon les autorités libanaises, qui dénoncent l’absence de toute mise en garde préalable de la part d’Israël.
Roquettes sur Israël, escalade de violence
En parallèle, les tirs de roquettes en provenance du Liban vers le territoire israélien se poursuivent. D’après une source sécuritaire israélienne, des projectiles ont été identifiés en direction du centre du pays, faisant au moins 19 blessés parmi les civils dans la ville arabe israélienne de Tira. L’armée assure en avoir intercepté plusieurs avant qu’ils n’atteignent leurs cibles.
Efforts diplomatiques dans l’impasse
Cette dangereuse escalade intervient au lendemain de la visite à Jérusalem de deux émissaires américains, venus tenter une médiation pour mettre fin aux affrontements opposant Israël au Hezbollah et au Hamas. Mais leurs efforts semblent pour l’heure dans l’impasse, Israël paraissant déterminé à poursuivre ses opérations militaires malgré les appels à la retenue de la communauté internationale.
Nous sommes extrêmement préoccupés par la poursuite et l’intensification des violences au Liban, à Gaza et en Israël […] Il est impératif que toutes les parties fassent preuve de la plus grande retenue.
– Un responsable de l’ONU sous couvert d’anonymat
Alors que les violences s’intensifient de part et d’autre, la perspective d’une désescalade rapide paraît de plus en plus lointaine. Beyrouth, meurtrie par les bombes, accuse Israël de saboter toute chance de trêve, tandis que l’État hébreu semble résolu à maintenir la pression militaire sur le Hezbollah et le Hamas, au risque d’un embrasement généralisé. Dans ce contexte, les appels à la retenue de la communauté internationale paraissent bien dérisoires face à l’engrenage guerrier qui menace d’emporter la région.