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L’armée de volontaires au secours des sinistrés de Valence

Un élan de solidarité sans précédent en Espagne. Des milliers de volontaires se mobilisent pour secourir les sinistrés piégés par les inondations meurtrières près de Valence. Un véritable combat contre la boue et la dévastation dans un décor d'apocalypse...

En ce vendredi férié en Espagne, les ponts reliant Valence à sa banlieue sud sont pris d’assaut par une marée humaine armée de pelles, de balais et de jerricans d’eau. Des milliers de volontaires affluent des quatre coins de la région, bien décidés à prêter main forte à leurs voisins piégés dans un véritable enfer de boue. Les inondations qui ont frappé la zone ont fait plus de deux cents victimes et plongé des milliers de foyers dans le noir, sans eau ni électricité.

Face à l’ampleur du drame, la population s’est spontanément mobilisée. « Nous avons pris ce que nous avions chez nous et nous venons aider », témoigne Federico Martínez, une pelle sur l’épaule, en route vers les secteurs sinistrés toujours bouclés. Ingénieur de 55 ans, il peine à contenir son émotion face aux scènes de désolation qui l’attendent : « C’est bouleversant, cela fait se dresser les cheveux sur la tête ».

Une solidarité à toute épreuve

Sur le terrain, le manque de moyens se fait cruellement sentir. Alicia Izquierdo, qui achemine de la nourriture vers Paiporta, épicentre du désastre, salue l’élan national : « Les aides sont insuffisantes. Heureusement, l’Espagne sait faire preuve de solidarité ». Dans cette ville de 25 000 âmes dévastée, il est même difficile de se procurer de l’eau et de la nourriture, les voies de communication étant coupées.

Tamara Gil n’a pas hésité à parcourir à pied les kilomètres de vergers et zones industrielles séparant Valence de Paiporta. Cette enseignante angoisse de n’avoir aucune nouvelle de ses élèves depuis la montée des eaux. À l’entrée du village dévasté, où s’amoncellent les carcasses de voitures, les volontaires se dispersent, malgré les mises en garde des autorités redoutant qu’ils ne gênent les secours.

Le calvaire des sinistrés

Privés d’eau et d’électricité depuis près de trois jours, les habitants font la queue devant un point de distribution improvisé, seul îlot de vie au milieu des ruines. « Le plus important, c’est la nourriture et l’eau », confie Ramón Vicente, 73 ans, inquiet pour son approvisionnement en médicaments. Pour ce rescapé des inondations de 1957, le calvaire ne fait que commencer : « Nous, les personnes âgées, allons souffrir ».

Dans les rues de Paiporta, c’est une véritable bataille contre la boue qui s’engage. Partout, des montagnes de débris visqueux à évacuer des maisons et commerces dévastés. Malgré la bonne volonté, le manque d’organisation et de matériel se fait sentir. « Il n’y a pas assez de pompiers, pas assez de pelles », déplore Paco Clemente, pharmacien venu prêter main forte.

L’espoir malgré tout

Au milieu de ce chaos, Estefanía García, son bébé endormi dans les bras, se veut philosophe. Malgré la perte de ses voitures et d’une partie de sa maison, elle s’estime chanceuse : « Nous avons tout perdu, mais nous sommes en vie ». Un message d’espoir porté par cette armée de volontaires d’un jour, prêts à remuer ciel et terre pour venir en aide aux sinistrés.

Tandis que les eaux se retirent peu à peu, laissant derrière elles un paysage de désolation, les habitants de la région de Valence s’accrochent à cette formidable chaîne humaine qui s’est créée spontanément. Un élan de solidarité et de courage qui force l’admiration et qui, déjà, pose les premiers jalons de la reconstruction. Car si les plaies sont profondes, l’entraide et la détermination dont font preuve les Valenciens laissent entrevoir des jours meilleurs.

Une chose est sûre : la route sera longue pour effacer les stigmates de cette tragédie et permettre aux sinistrés de retrouver une vie normale. Mais avec le soutien indéfectible de leurs compatriotes, les habitants de Paiporta et des autres localités dévastées peuvent espérer des lendemains plus sereins. Car c’est dans l’épreuve que se révèle la véritable force d’une communauté. Et les Valenciens l’ont prouvé avec éclat : leur sens du partage et de l’entraide est plus fort que tout. Un exemple inspirant qui mérite d’être salué et partagé.

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