Au cœur d’un Liban meurtri par les conflits et les crises à répétition, la situation humanitaire ne cesse de se dégrader à un rythme alarmant. Face à l’urgence, l’ONU tire la sonnette d’alarme et lance un appel pressant à la communauté internationale, exhortant les donateurs à honorer leurs promesses et à débloquer de toute urgence les fonds nécessaires pour venir en aide à une population au bord du gouffre.
Une aide humanitaire au compte-gouttes
Alors que les besoins explosent sur le terrain, l’ONU se heurte à un manque criant de financement pour déployer l’assistance vitale dont les Libanais ont désespérément besoin. Selon Jens Laerke, porte-parole de l’agence de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha), l’appel humanitaire pour le Liban n’est financé qu’à hauteur de 17% sur les 426 millions de dollars nécessaires. Une goutte d’eau face à l’océan de détresse qui submerge le pays du Cèdre.
Les besoins augmentent de minute en minute et les promesses de fonds ne suffisent pas à acheter de la nourriture, des médicaments ou des abris.
Jens Laerke, porte-parole de l’Ocha
Une conférence des donateurs qui tarde à porter ses fruits
En octobre dernier, la France avait organisé une conférence des donateurs, réunissant la communauté internationale autour de l’urgence libanaise. Si près de 800 millions de dollars avaient été promis, force est de constater que ces engagements peinent à se matérialiser sur le terrain. Une situation intenable pour les agences onusiennes et leurs partenaires, qui se retrouvent dans l’incapacité de déployer l’aide à la hauteur des besoins.
Nous remercions bien sûr le gouvernement français d’avoir accueilli l’importante conférence des donateurs le mois dernier, en octobre. […] Mais nous souhaitons également rappeler aux donateurs qu’il est urgent de transformer ces promesses de dons en argent comptant.
Jens Laerke, porte-parole de l’Ocha
Un pays ravagé par les conflits et les crises
Depuis l’intensification des combats le 23 septembre dernier, visant à affaiblir le mouvement pro-iranien Hezbollah, le Liban traverse l’une des pages les plus sombres de son histoire récente. Selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres du ministère de la Santé, au moins 1 829 personnes ont perdu la vie dans ces affrontements meurtriers. Un bilan qui ne cesse de s’alourdir, sur fond de crise politique et économique qui mine le pays depuis des mois.
Un exode massif qui vient aggraver la crise
Face à l’escalade de la violence et à la dégradation de leurs conditions de vie, des centaines de milliers de Libanais n’ont eu d’autre choix que de prendre les routes de l’exil. Selon les données du HCR et du Croissant-Rouge arabe syrien, plus de 460 000 personnes ont fui le Liban pour se réfugier en Syrie, tandis que 25 000 autres ont trouvé refuge en Irak. Au total, ce sont plus de 842 000 déplacés qui ont été contraints de tout abandonner pour survivre, comme le souligne l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Un appel urgent à la solidarité internationale
Face à l’ampleur de la crise humanitaire qui ravage le Liban, l’ONU en appelle à la responsabilité et à la générosité de la communauté internationale. Chaque jour qui passe aggrave un peu plus la situation, condamnant des milliers de familles à sombrer dans la précarité et le désespoir. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action urgente et concrète, pour redonner un peu d’espoir à un peuple libanais à genoux.
Dans cette course contre la montre, la mobilisation de tous est cruciale. Des gouvernements aux organisations caritatives, en passant par les citoyens du monde entier, chaque geste compte pour tendre la main à ces hommes, ces femmes et ces enfants pris au piège d’une crise qui les dépasse. Car au-delà des chiffres et des statistiques, ce sont des vies humaines qui sont en jeu, des destins brisés qui attendent désespérément un sursaut de solidarité pour se reconstruire.
Le Liban, ce petit pays au cœur du Moyen-Orient, a traversé tant d’épreuves au cours de son histoire tourmentée. Mais aujourd’hui, c’est un véritable SOS qu’il lance à la face du monde, un appel à l’aide qu’il est impossible d’ignorer. Répondre présent, c’est faire le choix de l’humanité et de la fraternité, ces valeurs universelles qui doivent nous guider dans les moments les plus sombres. C’est tendre la main à un peuple blessé, pour l’aider à se relever et à croire en des lendemains meilleurs.