L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cache pas son inquiétude grandissante face à la multiplication des attaques contre les services de santé libanais dans le cadre de l’offensive militaire israélienne visant le Hezbollah. Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, a appelé à épargner les infrastructures et le personnel de santé, déjà mis à rude épreuve, soulignant que « les soins de santé ne sont pas une cible ».
Plus de 100 morts parmi le personnel soignant
Selon les données préliminaires de l’OMS, ces attaques auraient déjà fait 102 morts et 83 blessés parmi les travailleurs de santé. Des chiffres malheureusement amenés à s’alourdir, le ministère libanais de la Santé faisant état d’un bilan encore plus lourd. Beaucoup de soignants sont tués ou blessés en dehors de leurs heures de service, dans un contexte où les hôpitaux tournent déjà à flux tendu.
Un secteur de la santé fragilisé et débordé
Avant même le début de cette nouvelle guerre, le système de santé libanais était déjà mis à mal par des années de crise économique et des pénuries de carburant entravant le fonctionnement des générateurs d’hôpitaux. Aujourd’hui, les établissements encore opérationnels croulent sous l’afflux massif de victimes civiles et militaires, le personnel restant étant contraint de travailler sans relâche dans des conditions déplorables et dangereuses.
Les employés du secteur de la santé sont déjà submergés de travail et déplacés. Nous continuons donc à perdre des travailleurs de la santé au moment même où ils sont le plus nécessaires.
Margaret Harris, porte-parole de l’OMS
Entraves à l’accès aux soins pour la population
Au-delà des pertes humaines directes dans leurs rangs, ces attaques répétées contre les services de santé ont des conséquences dramatiques pour l’ensemble de la population civile. De nombreux Libanais peinent à obtenir les soins dont ils ont besoin, dans un pays où l’accès à la santé était déjà compliqué pour les plus vulnérables. Une situation qui ne fait qu’aggraver la crise humanitaire causée par ces nouveaux combats meurtriers.
Violations du droit humanitaire international
En prenant pour cibles des infrastructures et du personnel de santé, qui plus est déjà fragilisés, l’armée israélienne se rend coupable de graves violations du droit humanitaire international. Les hôpitaux et leur personnel bénéficient en effet d’un statut protégé en temps de guerre, statut bafoué de façon flagrante et répétée dans ce conflit, comme l’avait déjà été dans la bande de Gaza selon l’OMS.
Depuis l’intensification des combats au Liban le 23 septembre pour affaiblir le Hezbollah, le bilan humain global serait d’au moins 1829 morts selon un décompte de l’AFP sur base des chiffres du ministère libanais de la Santé. Un bilan effroyable amené à s’alourdir si la communauté internationale n’obtient pas rapidement un cessez-le-feu durable et le respect du droit humanitaire par toutes les parties.