Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, une alliance inattendue se dessine entre la Russie et la Corée du Nord. Selon des sources proches du dossier, Pyongyang s’apprêterait à déployer des milliers de soldats aux côtés des forces russes, dans une escalade inquiétante du conflit qui soulève de vives réactions en Occident.
La Corée du Nord au côté de la Russie “jusqu’à la victoire”
Lors d’une rencontre à Moscou entre les ministres des Affaires étrangères russe et nord-coréen, Choe Son Hui a affirmé sans détour que son pays resterait “fermement aux côtés de ses camarades russes jusqu’au jour de la victoire” en Ukraine. Une déclaration qui fait écho à l’accord de défense mutuelle conclu en juin dernier lors de la visite de Vladimir Poutine à Pyongyang.
Outre un soutien politique, la Corée du Nord fournirait un appui militaire conséquent à la Russie. Plusieurs sources occidentales font état de livraisons massives d’obus et de missiles nord-coréens, ainsi que du déploiement imminent de milliers de soldats dans la région russe de Koursk, théâtre de durs combats.
Un arsenal nucléaire en contrepartie ?
En échange de cette aide cruciale, Pyongyang demanderait à Moscou des technologies pour renforcer son arsenal nucléaire, en particulier ses missiles balistiques. Une perspective alarmante alors que la Corée du Nord multiplie les essais de missiles intercontinentaux, faisant monter les tensions dans la péninsule coréenne.
Il n’y a pas de doute que l’armée et le peuple russes remporteront une grande victoire.
– Choe Son Hui, ministre nord-coréenne des Affaires étrangères
Jusqu’à 8000 soldats nord-coréens déployés
Selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui cite les renseignements US, jusqu’à 8000 des 10000 soldats nord-coréens entrés en Russie seraient déployés dans la région de Koursk, équipés d’uniformes russes. Formés à l’artillerie, aux drones et aux opérations d’infanterie, ils devraient être engagés en première ligne dans les prochains jours.
Un déploiement qui représenterait un coup dur pour l’Ukraine, déjà en difficulté sur de multiples fronts alors que l’aide occidentale peine à suivre. En octobre, l’armée russe a gagné près de 500 km2, sa plus grande avancée depuis mars 2022.
L’Occident impuissant face à l’escalade ?
Face à cette internationalisation du conflit, la réaction des pays occidentaux est jugée bien trop timide par Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé une réponse “zéro” qui encouragerait Vladimir Poutine à une escalade.
Craignant une surenchère du Kremlin, Américains et Européens empêchent grandement l’Ukraine d’utiliser les missiles fournis pour frapper le territoire russe. Une retenue qui pourrait être perçue comme un signe de faiblesse par Moscou et ses alliés.
La Corée du Sud pourrait entrer dans la danse
En réponse au rapprochement entre Pyongyang et Moscou, la Corée du Sud, importante exportatrice d’armes, envisage désormais de fournir des équipements militaires directement à l’Ukraine. Un revirement pour Séoul qui s’y refusait jusqu’à présent, au nom d’une politique de longue date lui interdisant de livrer des armes dans les conflits actifs.
Alors que la guerre en Ukraine prend une dimension de plus en plus globale, l’implication croissante d’acteurs comme la Corée du Nord pourrait radicalement changer la donne sur le terrain. Une escalade aux conséquences imprévisibles, qui met une fois de plus en lumière les lignes de fracture géopolitiques de notre époque.