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SMIC 2024: Une Hausse Douce-Amère Pour Les Salariés

Une hausse du SMIC en demi-teinte : 2% de plus dans le portefeuille des smicards, mais une inflation qui continue de grignoter le pouvoir d'achat. Les experts s'interrogent sur l'efficacité de ce coup de pouce face à la vie chère.

En ce début novembre, une nouvelle tant attendue par des millions de salariés est tombée : le SMIC va augmenter de 2%. Un coup de pouce bienvenu pour les petits salaires, mais qui soulève aussi des questions sur son impact réel face à une inflation qui persiste.

Un coup de pouce insuffisant ?

Si cette hausse va apporter un peu d’oxygène aux smicards, beaucoup s’interrogent sur son efficacité à endiguer la perte de pouvoir d’achat. Car avec une inflation qui frôle encore les 6%, cette revalorisation de 2% apparaît bien maigre.

Selon un économiste interrogé, “c’est mieux que rien, mais cela ne va pas changer fondamentalement la donne. Les prix continuent de grimper plus vite que les salaires, surtout sur des postes incompressibles comme l’énergie, le logement ou l’alimentation”.

L’éternel débat sur l’échelle mobile des salaires

Cette revalorisation relance aussi le serpent de mer de l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, l’échelle mobile. Un mécanisme qui avait cours jusqu’en 1983 avant d’être abandonné.

Pour ses partisans, c’est le seul moyen de garantir le maintien du pouvoir d’achat. Mais ses détracteurs craignent qu’il n’alimente une spirale inflationniste préjudiciable à l’économie. Le débat n’est pas près de s’éteindre.

Des négociations salariales tendues en perspective

Au-delà du SMIC, cette hausse devrait servir de base pour les négociations salariales dans les branches et les entreprises. Mais dans un contexte économique incertain, les discussions s’annoncent âpres.

Les employeurs vont jouer la carte de la prudence et de l’attentisme. Il va falloir se battre pour obtenir des augmentations à la hauteur du coût de la vie.

Un responsable syndical

D’autant que le SMIC réévalué va mécaniquement “tasser” la grille salariale, poussant les échelons juste au-dessus à réclamer aussi leur dû. De quoi tendre encore plus les discussions dans les entreprises.

Vers une hausse des minima sociaux

Cette hausse du SMIC devrait aussi avoir un effet d’entraînement sur plusieurs prestations sociales (RSA, AAH, ASPA…) qui lui sont indexées. Une bonne nouvelle pour les bénéficiaires, même si cela ne compensera pas totalement l’inflation.

Mais cela va aussi alourdir la facture pour les finances publiques, déjà mises à rude épreuve par la crise sanitaire et le “quoi qu’il en coûte”. Un casse-tête de plus pour le gouvernement.

Un signal positif malgré tout

Malgré ses limites, cette revalorisation du salaire minimum envoie un signal positif en direction des travailleurs modestes. Elle montre que leur situation est prise en compte, même si beaucoup reste à faire.

Elle devrait aussi soutenir un peu la consommation, moteur traditionnel de l’économie française. Même si les gains seront sans doute en partie absorbés par les dépenses contraintes.

Enfin, elle met la pression pour revaloriser l’ensemble de l’échelle des salaires. Car au-delà de la base, c’est tout l’édifice qui mérite d’être réévalué pour maintenir la cohésion sociale et le pouvoir d’achat.

Cette hausse du SMIC est donc une première étape, mais elle en appelle d’autres. Car le défi de la vie chère est loin d’être gagné, il exige une mobilisation continue et sur tous les fronts. Le chemin est encore long pour redonner du souffle aux salaires.

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