Le procès de Donald Trump à New York arrive à son point culminant. Après des semaines de rebondissements dignes d’un feuilleton judiciaire, les plaidoiries finales débutent ce mardi dans une ambiance électrique. Au cœur des débats : les 130 000 dollars versés à l’actrice X Stormy Daniels en échange de son silence sur une liaison présumée. L’accusation y voit une tentative de dissimuler une dépense de campagne pour éviter un scandale à la veille de l’élection présidentielle de 2016. Mais pour la défense, c’est une toute autre histoire…
La demande choc des avocats de Trump au jury
Coup de théâtre au tribunal : après 3 heures de plaidoirie enflammée, l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, a lancé un appel stupéfiant aux jurés. « Ce n’est pas un référendum sur vos idées à propos de Donald Trump », a-t-il martelé, les exhortant à acquitter l’ex-président « vite fait, bien fait » s’ils s’en tiennent uniquement aux preuves présentées. Une injonction qui en dit long sur la stratégie de la défense pour ce procès hors norme.
Car au-delà des accusations de falsifications comptables, c’est bien la personnalité clivante de Donald Trump et son avenir politique qui sont au cœur de ce procès. Le magnat de l’immobilier, candidat déclaré pour 2024, crie au « jour dangereux pour l’Amérique » et se pose en victime d’une persécution politique. Un discours rodé qui fait mouche auprès de sa base, mais risque de laisser les jurés de marbre.
L’affaire Stormy Daniels, la goutte d’eau ?
De son côté, l’accusation tente de recentrer le débat sur les faits : ce paiement à Stormy Daniels avait-il pour but de sauver la campagne Trump d’un scandale dévastateur ? Le parquet de Manhattan est formel : il s’agissait bien d’« acheter le silence » de l’actrice sur une liaison « consentie mais déséquilibrée », pour mieux « corrompre l’élection ». Un complot dissimulé derrière de fausses factures, qui tombe sous le coup de la loi.
Pourtant, la défense balaye ces arguments et crie à l’extorsion, affirmant que Cohen, ex-homme de main de Trump devenu son ennemi juré, n’est qu’un « champion du mensonge ». Surtout, elle martèle que ces 130 000 dollars étaient une broutille pour Trump, bien trop occupé à diriger le « monde libre » pour s’intéresser à pareils détails.
Quelles conséquences pour 2024 ?
Dans ce procès, les enjeux dépassent largement le simple cas Stormy Daniels. Une condamnation de Donald Trump, même avec sursis, aurait une portée symbolique et politique considérable. Inédit pour un ex-président, ce serait un coup dur pour sa candidature à un nouveau mandat, lui qui rêve de « reconquête ». Certes, il pourrait malgré tout rester dans la course. Mais avec ce boulet judiciaire, la route de la Maison Blanche s’annonce semée d’embûches, voire impraticable.
En face, ses principaux rivaux républicains, comme son ancien vice-président Mike Pence ou le gouverneur de Floride Ron DeSantis, n’ont eu de cesse de pointer ses déboires judiciaires pour l’affaiblir. Quant à Joe Biden, le président démocrate compte bien capitaliser sur cette « épée de Damoclès » pour l’élection de novembre 2024.
« Avec le poids considérable d’une condamnation pénale, alors que son duel avec Joe Biden, 81 ans, s’annonce serré. »
Time Magazine
Verdict attendu d’un jour à l’autre, retentissement mondial, 18 mois d’une campagne présidentielle déjà bouillonnante… Les dés sont désormais entre les mains des 12 jurés qui doivent rendre leur décision à l’unanimité. Un dénouement qui s’annonce palpitant et pourrait marquer l’histoire. Le feuilleton Trump est loin d’avoir livré son épilogue.
