Dans un nouveau rebondissement de l’affaire qui secoue le rugby français, l’audience de non-lieu des internationaux Oscar Jegou et Hugo Auradou a été reportée sine die par la justice argentine. Les deux joueurs du XV de France, mis en examen pour viol aggravé en réunion, devront encore patienter avant de connaître leur sort.
La demande d’abandon des charges à nouveau ajournée
Initialement prévue vendredi 1ᵉʳ novembre, l’examen de la requête des avocats pour abandonner les poursuites n’aura finalement pas lieu. Un porte-parole de la justice provinciale de Mendoza a confirmé à l’AFP ce énième report, le troisième en moins d’un mois.
La raison invoquée ? Un appel déposé la semaine dernière par les avocats de la plaignante, une Argentine de 39 ans qui accuse les rugbymen de l’avoir violée dans un hôtel en juillet dernier. Ses conseils réclament l’incorporation de nouveaux éléments médicaux au dossier avant toute décision sur un non-lieu.
L’appel de la plaignante retarde la procédure
Cet appel, qualifié de manœuvre “absurde” et “dilatoire” par la défense des joueurs, doit désormais être examiné par une chambre d’appel. Sans avancer de délai, le porte-parole a néanmoins assuré que l’audience de non-lieu “aura lieu, tôt ou tard”.
Les pièces mentionnées dans l’appel portent notamment sur la maladie de Von Willebrand, une pathologie hématologique révélée par l’accusatrice. Selon la défense, elle pourrait expliquer la présence de lésions “légères”, mais l’avocate de la plaignante maintient qu’elles prouvent l’absence de consentement.
Des relations consenties selon les rugbymen, un viol pour la plaignante
Depuis leur inculpation pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet à Mendoza, Oscar Jegou et Hugo Auradou clament leur innocence. Ils affirment que les rapports sexuels étaient consentis et sans violence avec cette femme rencontrée en boîte de nuit. Une version catégoriquement contestée par cette dernière, qui dénonce un viol avec une “violence terrible”.
D’abord écroués puis assignés à résidence, les deux joueurs ont finalement été libérés mi-août avant d’être autorisés à rentrer en France début septembre. Mais ce nouveau développement judiciaire les maintient dans l’incertitude. Le feuilleton est loin d’être terminé.
Le rugby français sous le choc
Cette affaire sans précédent pour le rugby tricolore a provoqué une onde de choc. La Fédération a réagi en instaurant de nouvelles règles, avec l’interdiction des sorties nocturnes et de la consommation d’alcool lors des rassemblements. Des mesures pour tenter de redorer le blason du XV de France, à moins d’un an du Mondial à domicile.
Mais au-delà des répercussions sportives, c’est toute la question du consentement et des violences sexuelles qui est posée. Un sujet de société brûlant, qui dépasse largement les terrains de rugby. L’issue de cette affaire, suspendue aux décisions de la justice argentine, sera scrutée bien au-delà des frontières.