La détention d’un défenseur de l’environnement en Azerbaïdjan suscite l’indignation à l’international. Un rapporteur spécial de l’ONU s’est alarmé jeudi de la situation d’Anar Mammadli, un activiste climatique emprisonné depuis six mois dans ce pays qui s’apprête à accueillir le sommet COP29 en novembre prochain.
Selon le Français Michel Forst, chargé des défenseurs de l’environnement à l’ONU, Anar Mammadli subirait « persécution, pénalisation et harcèlement » sur la base « d’accusations criminelles qui seraient forgées de toutes pièces ». Il qualifie cette détention provisoire de « représailles apparentes pour son activisme en faveur de l’environnement ».
Le rapporteur onusien se dit « sérieusement préoccupé par la détérioration du traitement » infligé à M. Mammadli et plus largement par « les mesures de répression prises à l’encontre des acteurs de la société civile, y compris les défenseurs de l’environnement » en Azerbaïdjan. Il estime que ces attaques viseraient à « réduire au silence » les militants écologistes à l’approche de la COP29 qui se tiendra à Bakou du 11 au 22 novembre.
Des accusations pouvant mener jusqu’à 8 ans de prison
Anar Mammadli, qui a cofondé l’initiative “Climate of Justice” pour promouvoir la justice environnementale dans ce pays riche en pétrole, risque jusqu’à 8 ans de prison pour des charges de contrebande. Des accusations que les groupes de défense des droits humains considèrent comme fabriquées de toute pièce.
Je demande donc instamment au gouvernement azerbaïdjanais la libération immédiate de M. Mammadli.
Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement
Le Parlement européen dénonce les violations des droits humains
L’appel du rapporteur onusien fait écho à une récente déclaration du Parlement européen qui a fermement condamné la semaine dernière la répression exercée par le gouvernement d’Azerbaïdjan à l’encontre de ses opposants. Les eurodéputés ont souligné que « les violations persistantes des droits de l’Homme sont incompatibles » avec l’accueil de la conférence internationale sur le climat.
Cette affaire met en lumière les tensions entre les ambitions climatiques affichées par l’Azerbaïdjan avec l’organisation de la COP29 et la réalité de son bilan en matière de libertés fondamentales. La communauté internationale sera attentive au sort réservé à Anar Mammadli dans les prochaines semaines.
Alors que l’urgence climatique s’intensifie, la protection des lanceurs d’alerte et activistes environnementaux apparaît plus cruciale que jamais. Leur engagement courageux est indispensable pour alerter sur les dérives et pousser les États à agir face aux dérèglements du climat. Espérons que l’Azerbaïdjan entendra ces appels à la raison et à la justice.