Manuela fait partie des 20% de salariés français qui vivent avec le salaire minimum. Après des années d’intérim à l’usine, elle vient de décrocher un CDI de vendeuse en boulangerie. Pourtant, malgré ce nouveau contrat, elle peine toujours à boucler ses fins de mois. Portrait d’une travailleuse précaire dont le quotidien reste un combat.
Un salaire qui ne suffit pas
Avec ses 33 heures hebdomadaires, Manuela perçoit 1280 euros par mois au SMIC horaire. Un revenu qu’elle juge insuffisant pour vivre décemment :
Je fais des heures sup. Je travaille des dimanches, je fais des après-midis. Avec mon propre salaire, je ne vis pas. Je ne survis même pas parce que si je ne prends que mon salaire, je ne boucle pas mes mois. Je ne paye pas mes factures.
Thierry, le patron de Manuela, emploie trois salariés. Il voit déjà l’impact de la revalorisation du SMIC de 2% au 1er novembre sur sa trésorerie. Des charges patronales supplémentaires qu’il prend avec philosophie malgré tout.
Un budget serré au quotidien
Pour Manuela, se rendre au marché local relève du luxe compte tenu de son maigre budget :
Je n’ai pas les moyens. Ce sont des bons produits, mais mon budget ne me permet pas. Quand tu vois la courgette, 3,80 euros le kilo, ouais. Mais moi, je vais malheureusement au truc économique, un euro, le sachet déjà fait. Si je veux manger des légumes, c’est ça.
Les commerçants constatent eux aussi la baisse du pouvoir d’achat de leur clientèle. Certaines familles sont contraintes de faire l’impasse sur des produits devenus trop onéreux.
Le rêve d’une vie meilleure
En parallèle de son travail à la boulangerie, Manuela se démène pour développer son compte Instagram. Elle y poste ses photos, avec l’espoir de pouvoir un jour en vivre. Un projet qui l’aide à tenir malgré les difficultés du quotidien.
Le parcours de Manuela illustre la précarité de nombreux travailleurs malgré un emploi stable. Entre bas salaires, coût de la vie en hausse et charges contraignantes pour les employeurs, l’équation est souvent insoluble. Un constat qui appelle à repenser en profondeur notre modèle économique et social pour plus de justice et de dignité.