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Respect des Lois de la Guerre Réclamé par La Croix-Rouge

Le Mouvement de la Croix-Rouge exige un meilleur respect du droit international humanitaire face aux violations constantes dans un nombre croissant de conflits. Découvrez les résolutions adoptées lors de la récente conférence internationale pour protéger les civils...

Face à la multiplication des violations des lois de la guerre et du droit humanitaire, le Mouvement de la Croix-Rouge a lancé un appel pressant aux États pour qu’ils s’engagent pleinement à respecter les Conventions de Genève. Cet appel intervient dans un contexte où peu d’efforts semblent être déployés pour épargner les civils dans la plupart des 120 conflits qui déchirent actuellement le monde.

Une Conférence Internationale pour Renforcer le Droit Humanitaire

La Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, un forum quadriennal réunissant le plus grand réseau humanitaire mondial et des représentants de presque tous les pays, s’est tenue pendant 4 jours à Genève. Plusieurs résolutions majeures y ont été adoptées par consensus pour réaffirmer la nécessité de respecter le droit international humanitaire (DIH).

Comme l’a souligné Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge, dans une interview exclusive :

Nous constatons des violations constantes du droit international humanitaire dans un nombre croissant de conflits. Un meilleur respect du DIH est nécessaire de toute urgence.

Protéger les Civils, une Priorité Absolue

Inscrit dans les Conventions de Genève, le DIH vise à limiter les effets des conflits armés. Il protège les personnes qui ne participent pas ou plus aux combats et restreint les moyens et méthodes de guerre. Pourtant, du Proche-Orient à l’Ukraine en passant par le Soudan et la Birmanie, ses principes fondamentaux sont bafoués, avec des conséquences dévastatrices pour les populations.

La conférence a ainsi exhorté tous les États à construire “une culture universelle du respect du DIH”, en l’intégrant notamment à leurs doctrines militaires. Elle leur a également demandé de s’abstenir d’encourager ou d’aider d’autres pays à violer ces règles essentielles.

Étendre le DIH aux Technologies de l’Information

Une autre résolution majeure concerne l’application du DIH à la protection des civils contre les risques posés par l’utilisation malveillante des technologies de l’information et de la communication (TIC) en situation de conflit. Si une analyse plus poussée reste nécessaire pour déterminer les modalités précises, le texte souligne déjà plusieurs points clés :

  • Les parties au conflit doivent protéger les infrastructures civiles critiques, y compris celles essentielles à internet comme les câbles sous-marins et les réseaux de communication par satellite.
  • Elles doivent autoriser et faciliter les activités humanitaires impartiales s’appuyant sur les TIC durant les conflits.

Vers une Application Effective sur le Terrain ?

Si ces résolutions témoignent d’une prise de conscience au plus haut niveau, leur impact réel dépendra de la volonté politique des États de les mettre en œuvre. Pour un membre du Mouvement de la Croix-Rouge souhaitant rester anonyme, il y a urgence à agir :

Nous ne pouvons plus nous contenter de réaffirmer les grands principes. Il faut des engagements concrets et des mécanismes de contrôle. Sinon, nous continuerons d’assister, impuissants, à des souffrances indicibles. Le DIH ne doit plus être un vœu pieux mais une réalité tangible pour tous ceux pris dans la tourmente des conflits.

Face à l’ampleur des défis, la mobilisation de la communauté internationale dans son ensemble sera en effet cruciale. États, organisations humanitaires, société civile, entreprises du numérique… Chacun aura un rôle à jouer pour faire respecter ces règles qui constituent le dernier rempart de l’humanité au cœur des guerres.

Un combat de tous les instants qui, plus de 70 ans après l’adoption des Conventions de Genève, n’a rien perdu de son actualité ni de son urgence. Car comme le rappelait déjà en son temps Henri Dunant, père fondateur du Mouvement de la Croix-Rouge :

Là où les armes parlent, les lois se taisent. Mais entre les combats, dans les intervalles de l’orage, quand les armes se reposent un moment, le droit, tenant compte des circonstances, doit parler.

Un message intemporel, que la récente conférence a remis au cœur de l’actualité internationale. Reste à espérer que cette fois, il sera entendu et surtout, mis en pratique.

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