Le président français Emmanuel Macron a créé la surprise en annonçant qu’il était prêt à reconnaître un État palestinien, mais pas dans l’émotion du moment. Une déclaration qui intervient dans un contexte particulièrement tendu, quelques jours seulement après la frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Rafah qui a suscité l’indignation de la communauté internationale.
Macron favorable à un État palestinien “à un moment utile”
Lors d’une conférence de presse en Allemagne ce mardi, le chef de l’État français s’est dit « totalement prêt à reconnaître un État palestinien », tout en nuançant :
« Je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile, à un moment où elle s’inscrit dans un processus dans lequel les États de la région et Israël se sont engagés […] Je ne ferai pas une reconnaissance d’émotion. »
Emmanuel Macron
Le président plaide depuis plusieurs mois pour une solution à deux États, estimant qu’il s’agit de la seule issue viable au conflit israélo-palestinien. Mais le timing de cette annonce surprend, alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège viennent tout juste de franchir le pas en reconnaissant officiellement l’État de Palestine.
Réaction à la frappe sur Rafah
Macron a tenu ces propos alors que la frappe israélienne sur le camp de Rafah suscite une vive émotion internationale. « Comme vous je suis bouleversé par ces images que nous voyons à Rafah, mais la réponse doit être politique », a-t-il déclaré, semblant vouloir prendre de la hauteur par rapport à l’actualité immédiate.
Un député français brandit le drapeau palestinien à l’Assemblée
Pendant ce temps à l’Assemblée nationale, le député LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a brandi un drapeau palestinien pendant la séance des questions au gouvernement, provoquant un certain tumulte. Il a été immédiatement sanctionné par une exclusion de 15 jours, la plus lourde possible, une décision saluée par la majorité, LR et le RN mais vivement critiquée par LFI.
L’avenir incertain de la Palestine
Si la déclaration de Macron peut apparaître comme un signal fort, elle ne présage en rien de l’avenir de la Palestine. La communauté internationale semble plus que jamais divisée sur la question, entre ceux qui appellent à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien et ceux qui veulent attendre un “moment propice”.
En attendant, la situation humanitaire continue de se dégrader dans les territoires palestiniens, comme en témoigne le drame de Rafah. Avec déjà plus d’un million de déplacés et de nombreux hôpitaux fermés, l’urgence est plus que jamais de trouver une issue politique à ce conflit qui n’en finit plus.
La déclaration d’Emmanuel Macron, si elle se veut mesurée et pragmatique, ne manquera pas de faire réagir dans ce contexte. Reste à savoir si elle pourra contribuer, à terme, à faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. L’avenir nous le dira.