Alors que l’élection présidentielle américaine approche à grands pas, la campagne du candidat républicain Donald Trump est une fois de plus sous le feu des projecteurs. Cette fois-ci, c’est pour une série de propos sexistes qui ont profondément choqué une partie de l’électorat, notamment féminin. Retour sur une campagne émaillée de controverses et de déclarations outrancières qui divisent les États-Unis.
Trump, « protecteur » autoproclamé des femmes
Tout a commencé mercredi dernier, lorsque Donald Trump s’est présenté comme le « protecteur » des femmes, affirmant qu’il les protègerait, « que cela leur plaise ou non ». Des propos immédiatement qualifiés de « très insultants » par sa rivale démocrate Kamala Harris. Selon les experts, ces déclarations risquent de creuser encore davantage le fossé entre un électorat féminin majoritairement attiré par la candidate démocrate et un électorat masculin plus enclin à soutenir le républicain.
Tout ce truc de masculinité, cela atteint un point où cela va mettre les femmes mal à l’aise.
Nikki Haley, candidate malheureuse à la primaire républicaine
Une longue liste de propos polémiques
Malheureusement, ce n’est pas la première fois que le milliardaire de 78 ans, père de cinq enfants nés de trois femmes différentes, se fait remarquer pour des propos dégradants envers la gent féminine :
- En 2016 déjà, une vieille vidéo avait refait surface où on l’entendait se vanter d’utiliser sa célébrité pour “choper les femmes par la chatte”.
- Pendant cette campagne, il a qualifié Kamala Harris “d’attardée mentale” ou de “folle” qui serait “un jouet” pour les autres dirigeants.
- Il a relayé un message grossier sous-entendant que le succès professionnel de Harris était dû à des faveurs sexuelles.
Des soutiens tout aussi problématiques
Malheureusement, certains soutiens de Donald Trump se sont aussi illustrés par des propos sexistes :
- Lors d’un meeting à New York, un homme d’affaires a décrit la candidate démocrate comme étant manipulée par “des proxénètes”.
- Le présentateur Tucker Carlson a comparé un retour au pouvoir de Trump à celui d’un “papa en colère” s’apprêtant à donner “une vigoureuse fessée” à sa “vilaine fille”.
- L’influenceur Charlie Kirk s’en est pris aux femmes qui “sapent l’autorité de leurs maris” en votant secrètement pour Harris.
Une ligne qui divise jusqu’au sein du parti républicain
Si cette ligne très masculine semble être un axe majeur de la campagne trumpiste, elle inquiète cependant jusqu’au sein du parti républicain. L’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, candidate malheureuse face à Trump à la primaire, s’en est fait l’écho cette semaine :
Tout ce truc de masculinité, cela atteint un point où cela va mettre les femmes mal à l’aise.
Une inquiétude partagée par de nombreux stratèges républicains, qui craignent que cette rhétorique viriliste ne fasse fuir une partie de l’électorat féminin dans plusieurs États-clés. Car dans une élection qui s’annonce extrêmement serrée, chaque voix comptera pour l’emporter.
Vers une polarisation record de l’électorat
Plus que jamais, cette élection présidentielle risque donc de voir l’électorat américain se diviser comme rarement auparavant selon des lignes genrées. Avec d’un côté une candidate démocrate cherchant à fédérer le vote des femmes en dénonçant le sexisme de son adversaire. Et de l’autre un Donald Trump assumant une ligne dure et masculine pour mobiliser son socle électoral, quitte à choquer une partie de l’opinion.
Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits le jour du scrutin, ou si au contraire elle se retournera contre le candidat républicain. Une chose est sûre : cette campagne restera dans les mémoires comme l’une des plus clivantes et controversées de l’histoire politique américaine récente. Et nul doute que le sujet du sexisme et de la place des femmes en politique sera l’un des thèmes majeurs des prochains débats entre les deux candidats.