L’ampleur du scandale d’agressions sexuelles impliquant l’ancien propriétaire du célèbre grand magasin londonien Harrods ne cesse de s’accroître. Selon les avocats représentant les victimes présumées de Mohamed Al-Fayed, plus de 400 personnes les ont contactés ces dernières semaines pour témoigner et demander réparation. Une véritable déferlante qui pourrait bien ternir durablement la réputation de l’homme d’affaires égyptien décédé en 2023 à l’âge de 94 ans.
Une avalanche de témoignages accablants
Depuis la diffusion le 19 septembre dernier d’un documentaire choc de la BBC détaillant les accusations de viols et d’agressions sexuelles contre Mohamed Al-Fayed, les langues se délient. En l’espace de quelques semaines seulement, des centaines de femmes affirment avoir subi les assauts du sulfureux milliardaire pendant des décennies. Certaines victimes présumées évoquent des faits remontant à 1979, les plus récents dateraient de 2013. Au total, plus de 30 ans d’abus et de domination sur de jeunes femmes vulnérables.
250 victimes contactent Harrods, 60 saisissent la police
Face à ces révélations, le grand magasin Harrods a indiqué avoir été contacté par plus de 250 personnes souhaitant négocier un accord à l’amiable en tant que victimes de son ancien propriétaire. De son côté, la police de Londres fait état d’une soixantaine de témoignages directs d’agressions. Un chiffre provisoire qui pourrait rapidement gonfler au vu de l’ampleur prise par le scandale.
Des agressions dans de multiples lieux liés à Al-Fayed
Selon les avocats des victimes, les agressions ne se limitaient pas au seul magasin Harrods. Si une majorité des faits rapportés se sont déroulés dans le célèbre grand magasin, d’autres femmes affirment avoir été agressées dans divers lieux associés à Al-Fayed : son yacht, son avion privé, sa villa à Saint-Tropez, le Ritz qu’il possédait à Paris ou encore le club de foot de Fulham qu’il a racheté en 1997. Pour les avocats, chaque jeune femme gravitant autour du milliardaire était une cible potentielle.
L’ampleur des agressions perpétrées par Al-Fayed et facilitées par son entourage ne cesse malheureusement de croître.
Dean Armstrong, avocat de l’équipe Justice for Harrods Survivors
400 témoins et survivantes se manifestent
Au-delà des victimes directes, de nombreux témoins de cette toile d’abus et de violences se manifestent également. Au total, ce sont plus de 400 personnes – “pas toutes des survivantes mais aussi des témoins”, précise l’avocat Dean Armstrong – qui ont pris contact avec l’équipe juridique Justice for Harrods Survivors pour apporter leur témoignage et contribuer à faire éclater la vérité. Parmi les victimes, certaines viennent des quatre coins du monde : Canada, États-Unis, Australie, Europe…
Premières demandes d’indemnisation, des centaines d’autres à venir
Face à l’ampleur des dégâts humains provoqués par Mohamed Al-Fayed, ses victimes entendent bien obtenir réparation. L’équipe d’avocats vient d’envoyer une première lettre de demande d’indemnisation au grand magasin Harrods. “C’est le début de la procédure judiciaire officielle”, souligne Dean Armstrong. “Cette lettre sera suivie par des centaines d’autres”, promet-il, laissant présager un procès fleuve et des dédommagements records.
Les victimes sous le choc, appellent au boycott de Harrods
Du côté des victimes, c’est le choc et l’effroi qui dominent. Beaucoup pensaient être seules et découvrent avec stupéfaction l’ampleur du système d’agressions mis en place par Al-Fayed, comme en témoigne Jen, une victime : “Je pensais que c’était seulement moi. Je suis horrifiée par le nombre de personnes concernées”. Lindsay, une autre victime, appelle quant à elle au boycott pur et simple du magasin : “Nous pensons que les gens devraient aller ailleurs pour leur shopping”. Un appel qui pourrait faire des émules et écorner durablement la réputation du temple du luxe londonien.
Contacté, le grand magasin Harrods n’a pas souhaité commenter l’affaire, se contentant d’indiquer qu’il prenait “très au sérieux” les allégations visant son ancien propriétaire et qu’il “coopérerait pleinement” avec les autorités. Reste désormais à savoir jusqu’où ira ce nouveau scandale d’agressions sexuelles qui éclabousse cette fois le monde des affaires et du luxe. Une chose est sûre, l’image de Mohamed Al-Fayed, présenté de son vivant comme un flamboyant homme d’affaires, risque de ne pas s’en remettre.