Alors que la Toussaint approche, mettant en lumière les questions autour de la fin de vie, la Répression des Fraudes (DGCCRF) vient de publier un rapport alarmant sur les pratiques des assurances obsèques. Pas moins d’un tiers des professionnels du secteur sont épinglés pour divers abus et manquements à la transparence. De quoi remettre en question la sérénité promise par ces contrats censés soulager les proches.
Des cotisations démesurées
Premier constat accablant : certains assureurs n’hésitent pas à pousser les souscripteurs à cotiser bien au-delà du montant nécessaire pour couvrir les frais d’obsèques. Une enquête menée en caméra cachée par TF1 montre une conseillère invitant à choisir un contrat “viager”, impliquant de verser 16 € par mois pendant… 36 ans ! Soit un total ahurissant de 6912 €, quand le coût moyen des funérailles en France avoisine les 4000 €.
Partir sur un viager, ça vous permet de gérer votre contrat comme vous le voulez
Une conseillère en assurance obsèques
Des garanties floues et des exclusions cachées
Autre grief soulevé par la DGCCRF : l’opacité des contrats proposés. Parmi les irrégularités observées, certains assureurs présentent comme un avantage des clauses en réalité exigées par la loi, comme le versement du capital sous 1 mois après réception des justificatifs. Plus choquant, l’analyse de contrats des leaders du marché a révélé que tous les types d’infarctus et d’AVC ne sont pas systématiquement couverts, alors qu’il s’agit de la 3ème cause de décès en France !
Des délais de règlement abusifs
Même lorsque le dossier est complet, les familles peinent souvent à obtenir le déblocage rapide des fonds. Selon Michel Kawnik, président de l’Association Française d’Information Funéraire :
Des sociétés d’assurance profitent souvent de la demande de documents supplémentaires à seule fin de retarder le règlement des obsèques aux familles.
Michel Kawnik, Association Française d’Information Funéraire
Ces délais contraignent alors les proches à avancer des sommes conséquentes dans un moment déjà difficile.
Quels recours pour les souscripteurs lésés ?
Face à ces dérives, les autorités appellent à la vigilance des consommateurs. Il est vivement conseillé de :
- Lire attentivement les contrats dans leur intégralité avant de signer
- Comparer les offres de différents prestataires
- Vérifier l’étendue exacte des garanties et les éventuelles exclusions
- Être attentif au montant total qui sera versé sur la durée
En cas de litige, il est possible de saisir le médiateur de l’assurance. Une procédure gratuite qui permet bien souvent de débloquer les situations et d’obtenir une juste indemnisation.
Faut-il se passer d’assurance obsèques ?
Malgré ces abus, souscrire un contrat obsèques reste pertinent pour bon nombre de Français. Mais il est essentiel de bien choisir son contrat et de rester vigilant. Parmi les points à surveiller :
- Le montant garanti doit correspondre au budget souhaité pour ses obsèques
- Attention aux frais annexes qui peuvent faire gonfler la facture (frais de dossier, cotisations d’assistance…)
- Prévoir une clause de revalorisation pour que le capital suive l’inflation
- S’assurer de la possibilité de modifier le contrat librement
En définitive, la clé est de prendre le temps de la réflexion et de se faire accompagner au besoin, pour signer en toute sérénité. Un dernier hommage à préparer avec soin, pour partir l’esprit tranquille.