Selon des sources officielles libanaises, l’aviation israélienne a mené jeudi une série de raids meurtriers dans le sud et l’est du Liban, malgré les mises en garde du Premier ministre Najib Mikati dénonçant des “crimes de guerre”. Au moins six secouristes affiliés au Hezbollah et à son allié Amal ont péri dans ces frappes qui ont visé plusieurs localités, selon le ministère de la Santé.
Appels à évacuer et sites du patrimoine visés
Plusieurs villes et villages du sud ont été sommés d’évacuer suite aux appels de l’armée israélienne, considérés comme des “menaces” envers les civils par Najib Mikati. Des raids ont notamment frappé près de la ville côtière de Tyr, détruisant six bâtiments selon la Défense civile. De nombreux habitants, dont ceux du camp de réfugiés palestiniens de Rachidieh – l’un des plus grands du pays – ont fui la zone.
Dans l’est, les environs de la ville historique de Baalbeck, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont aussi été visés. Le Festival international de Baalbeck a appelé à “agir d’urgence” pour “mettre un terme aux assauts incessants” contre ce “héritage mondial”. Selon une source proche, quatre frappes ont touché le village voisin de Douris.
Un lourd bilan humain
D’après le ministère de la Santé, au moins 1780 personnes ont péri dans les frappes israéliennes au Liban depuis le 23 septembre. Mercredi, 19 morts avaient déjà été recensés dans deux localités de la région de Baalbeck. Et les secouristes semblent désormais directement pris pour cible, comme l’a rapporté l’agence Ani au sujet d’une frappe près de Tyr visant une équipe venue en aide à des collègues précédemment attaqués.
Israël a promis de viser “des infrastructures, intérêts, installations et les moyens de combat du Hezbollah”.
Un porte-parole de l’armée israélienne
Une escalade inquiétante
Malgré les efforts diplomatiques, notamment de l’émissaire américain Amos Hochstein, un cessez-le-feu semble encore lointain. Alors que Najib Mikati affirmait mercredi avoir reçu des signaux positifs en ce sens, il s’est montré plus pessimiste jeudi. “L’escalade israélienne qui se poursuit ainsi que les prises de position et les menaces israéliennes ne poussent pas à l’optimisme, au moins pour la courte période à venir”, a-t-il estimé.
Cette nouvelle flambée de violence à la frontière libano-israélienne, la plus intense depuis le conflit de 2006, suscite de vives inquiétudes au niveau international. L’ONU a appelé à “la plus grande retenue” pour éviter une nouvelle guerre aux conséquences dévastatrices pour les populations civiles de la région.