À l’approche des élections de mi-mandat aux États-Unis, où la flambée des prix joue un rôle central, une bonne nouvelle économique vient dynamiser la campagne. Selon les derniers chiffres publiés jeudi, l’inflation est tombée en septembre à son niveau le plus bas depuis février 2021.
L’indice PCE au plus bas depuis plus de 3 ans
D’après le département du Commerce américain, l’indice d’inflation PCE, l’indicateur privilégié par la Réserve fédérale (Fed), a reculé à 2,1% sur un an en septembre. C’est son plus bas niveau depuis février 2021, se rapprochant de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale. En août, il se situait encore à 2,3%.
Sur un mois cependant, l’indice PCE repart légèrement à la hausse, à 0,2% contre 0,1% le mois précédent. Un chiffre conforme aux attentes des analystes. Hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation sous-jacente reste stable sur un an, à 2,7%, mais accélère aussi sur un mois, à 0,3% contre 0,2% en août.
Le CPI aussi au plus bas depuis début 2021
Cette tendance à la décélération de l’inflation se confirme avec l’indice des prix à la consommation (CPI). Publié plus tôt en octobre et sur lequel sont indexées les retraites, le CPI est lui aussi tombé en septembre à son niveau le plus bas depuis février 2021, à 2,4% sur un an.
Biden salue cette baisse, les Républicains critiquent
Dans la dernière ligne droite avant le scrutin du 8 novembre, qui opposera la vice-présidente Kamala Harris à l’ancien président Donald Trump, Joe Biden s’est félicité de ce recul de l’inflation. Dans un communiqué, la Maison-Blanche a souligné que les démocrates ont “un programme de réduction des coûts” pour les familles.
De son côté, le camp républicain accuse l’administration Biden d’avoir un “programme d’augmentation des coûts”. Lors d’un meeting à New York samedi, Donald Trump a promis de rendre à nouveau le coût de la vie “abordable en Amérique”, évoquant notamment des baisses d’impôts.
L’inflation, enjeu majeur des élections
Malgré le recul des prix, la solidité de la croissance et de l’emploi, l’inflation reste un sujet primordial pour les électeurs américains. Selon un récent sondage de Bankrate, près de la moitié (41%) la considèrent comme leur principale préoccupation économique pour ces élections.
Cette part monte même à 56% parmi les électeurs républicains, contre seulement 28% chez les démocrates. “Tout le monde a une liste de prix en tête”, relève Jared Bernstein, du Conseil des conseillers économiques de la Maison-Blanche. “Vous vous souvenez qu’avant, vous payiez 3 dollars pour cela, et maintenant vous payez 4 dollars.”
La Fed sur le fil du rasoir
Pour juguler l’inflation, la Fed a relevé ses taux directeurs à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans le but de peser sur le coût du crédit et faire baisser la demande. Mais alors que l’inflation se rapproche de sa cible, la banque centrale s’inquiète désormais de voir le chômage flamber à son tour.
Elle a donc commencé à abaisser ses taux en septembre, et devrait poursuivre sur cette voie lors de sa prochaine réunion les 6 et 7 novembre, au lendemain des élections. Les économistes anticipent majoritairement une hausse limitée à un quart de point.
Pouvoir d’achat des ménages en hausse
Autre signe encourageant, les revenus et dépenses des ménages ont progressé plus rapidement en septembre qu’en août, respectivement de 0,3% et 0,5% contre 0,2% et 0,3% sur un mois. Cette “forte croissance”, estiment les experts, montre à la Fed que des baisses de taux agressives ne sont pas nécessaires pour éviter une récession.
À l’heure où les Américains s’apprêtent à voter, le débat sur l’inflation et le coût de la vie est plus que jamais au cœur de la campagne. Si la tendance à la décélération des prix se confirme, elle pourrait offrir un répit bienvenu aux démocrates. Mais les républicains ne manqueront pas d’en faire leur principal angle d’attaque dans la dernière ligne droite.