Un nouveau drame vient endeuiller les territoires palestiniens occupés. Selon des sources locales, trois Palestiniens ont été tués ce jeudi lors d’une opération militaire israélienne dans le camp de réfugiés de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie. Parmi les victimes figurent un adolescent de 16 ans et un jeune homme de 20 ans.
D’après un responsable du comité populaire du camp, les forces d’occupation israéliennes ont lancé des raids et des bombardements dès 2 heures du matin, semant la terreur parmi les 13 000 réfugiés palestiniens qui s’entassent dans ce petit camp ouvert en 1952. Des blessés sont également à déplorer.
Une nouvelle escalade des violences
Ces décès surviennent dans un contexte de recrudescence des violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 749 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne ou des colons depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza il y a un mois. Côté israélien, au moins 24 personnes, dont des soldats, ont péri dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires sur la même période.
Les branches armées palestiniennes sur le qui-vive
Dans les camps de réfugiés comme celui de Tulkarem, épicentre des tensions, les branches armées des différents mouvements palestiniens sont en alerte maximale. Elles annoncent régulièrement des pertes lors des raids israéliens de plus en plus fréquents et meurtriers. Un engrenage qui fait craindre un embrasement généralisé.
Les opérations de ratissage et les bombardements israéliens font des victimes presque quotidiennement dans les camps. La situation est explosive.
déclare sous couvert d’anonymat un membre des brigades des martyrs d’Al-Aqsa
L’armée israélienne intensifie ses opérations
De son côté, Tsahal confirme avoir mené plusieurs opérations « antiterroristes » en Cisjordanie ces derniers jours, dont celle ayant fait trois morts palestiniens ce jeudi à Tulkarem. La veille, un autre Palestinien de 30 ans avait été abattu par une « force spéciale infiltrée » israélienne dans le camp voisin.
Selon l’armée israélienne, les personnes ciblées lors de ces raids sont des militants « impliqués dans la préparation d’attaques terroristes imminentes ». Une rhétorique sécuritaire martelée pour justifier l’intensification des opérations meurtrières en territoire occupé, au risque d’une déflagration majeure.
La communauté internationale appelle à la retenue
Face à cette escalade inquiétante, l’ONU et plusieurs chancelleries appellent les deux parties à la plus grande retenue pour éviter l’embrasement. Mais sur le terrain, la logique de l’affrontement semble inexorable. Et ce sont les civils palestiniens, dans les camps surpeuplés de Cisjordanie, qui paient le plus lourd tribut de cette dangereuse ascension aux extrêmes.
Le conflit israélo-palestinien s’enlise
Plus de 55 ans après la guerre des Six Jours et le début de l’occupation, Israéliens et Palestiniens semblent plus que jamais prisonniers d’un engrenage meurtrier. Sans perspectives politiques à court terme et avec une violence qui ne cesse de gagner du terrain, le conflit apparaît dans une dangereuse impasse.
Les morts de Tulkarem viennent tragiquement rappeler que derrière les grandes manœuvres diplomatiques et les déclarations martiales, ce sont des vies innocentes qui sont fauchées. Celles de civils palestiniens pris en étau dans les camps et les villes de Cisjordanie. Une réalité trop souvent occultée qu’il est urgent de regarder en face, pour espérer un jour briser ce cycle infernal.