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L’impact durable des conflits au Moyen-Orient selon le FMI

Les conflits au Moyen-Orient laisseront des traces pendant des décennies selon le FMI. Gaza, le Liban et le Soudan peineront à se relever économiquement. Découvrez l'analyse détaillée de l'impact à long terme de ces guerres sur la région.

Les conflits qui ravagent actuellement plusieurs pays du Moyen-Orient auront des répercussions économiques profondes et durables selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Dans un rapport régional publié jeudi, l’institution financière tire la sonnette d’alarme sur l’impact à long terme des guerres en cours à Gaza, au Liban et au Soudan.

Des séquelles économiques pendant des décennies

D’après le FMI, les dégâts causés par ces conflits laisseront des “séquelles durables” qui perdureront pendant des décennies. Gaza, le Liban et le Soudan auront besoin de très longues années pour se remettre sur pied économiquement suite aux destructions massives et aux perturbations engendrées par les affrontements.

Pour Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, cette année a été particulièrement éprouvante en raison des “souffrances humaines dévastatrices” et des “dommages économiques durables” provoqués par l’escalade des violences dans la région.

Prévisions de croissance revues à la baisse

Face à cette situation préoccupante, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) à 2,1% pour 2024. Un chiffre en recul de 0,6 point de pourcentage par rapport aux estimations d’avril dernier. Outre l’impact des conflits, les coupes dans la production pétrolière décidées par l’OPEP+ pèsent également sur les perspectives économiques à court terme.

Un rebond à 4% est toutefois attendu pour 2025 dans la région MENA, notamment grâce à la levée progressive des restrictions sur l’offre de brut. Cependant, la croissance devrait rester modérée à moyen terme car les réformes visant à diversifier les économies prennent du temps à porter leurs fruits.

L’incertitude plane sur le Liban

Au Liban, la situation s’avère particulièrement préoccupante. L’intensification récente des opérations israéliennes a considérablement accru l’incertitude selon Jihad Azour, ancien ministre libanais des Finances. Bien qu’aucune prévision officielle n’ait été publiée pour ce pays, des estimations “conservatrices” tablent sur une contraction de 9 à 10% du PIB libanais cette année.

“L’impact sur le Liban sera sévère et dépendra de la durée du conflit”

Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

Un avenir économique incertain

En définitive, les pays du Moyen-Orient actuellement en proie à des conflits armés devront faire face à de lourds défis économiques dans les années à venir. La destruction des infrastructures, la perturbation des échanges et la fuite des investissements risquent de plomber durablement la croissance et le développement de ces États fragilisés.

Si un retour à la stabilité politique et sécuritaire apparaît comme un préalable indispensable, de profondes réformes structurelles seront également nécessaires pour reconstruire et moderniser ces économies durement éprouvées. Un chemin long et semé d’embûches attend Gaza, le Liban, le Soudan et les autres pays de la région meurtris par la guerre.

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