Alors que l’Espagne est sous le choc après les inondations meurtrières qui ont frappé le sud-est du pays, faisant au moins 95 morts et d’immenses dégâts, le monde du sport se mobilise. Marc Marquez, star du MotoGP, a tenu à remettre les priorités dans le bon ordre, en appelant à se concentrer d’abord sur l’aide aux victimes plutôt que sur la réparation express du circuit de Valence, censé accueillir la dernière course de la saison dans quelques semaines.
Un drame national qui remet tout en perspective
Les images des rues et habitations dévastées par les eaux ont fait le tour du monde, témoignant de l’intensité des intempéries qui se sont abattues en quelques heures. Face à l’ampleur de la catastrophe, le gouvernement espagnol a décrété un deuil national de trois jours. Une décision rare qui montre à quel point le pays est touché, bien au-delà des régions directement impactées.
Dans ce contexte, difficile pour le monde des sports mécaniques de faire comme si de rien n’était. D’autant que le circuit Ricardo Tormo, qui doit accueillir le dernier Grand Prix MotoGP 2024 du 15 au 17 novembre, a lui aussi été sérieusement endommagé par la montée des eaux. Si la piste reste heureusement en bon état, de gros travaux doivent être menés d’urgence sur les voies d’accès et les parkings pour pouvoir accueillir les dizaines de milliers de spectateurs attendus.
Marc Marquez : “Ça n’aurait aucun sens de réparer le circuit maintenant”
Mais pour Marc Marquez, octuple champion du monde, la priorité n’est clairement pas là. Présent ce jeudi en conférence de presse à Sepang, en amont du GP de Malaisie, le pilote espagnol a tenu à remettre les choses en perspective :
“Ça n’aurait aucun sens de commencer à réparer les dommages sur le circuit alors qu’il y a tellement de gens qui ont tout perdu, qui se retrouvent sans toit. Aujourd’hui, aller là-bas pour une course, c’est vraiment le cadet de nos soucis. Toutes les ressources, toute l’énergie doivent aller aux sinistrés.”
– Marc Marquez, pilote MotoGP
Un avis partagé par son compatriote Aleix Espargaró, pour qui courir à Valence dans ces circonstances serait malvenu :
“Si on y va, le plus important sera de faire un geste pour aider, d’une manière ou d’une autre. Faire comme si de rien n’était et se concentrer uniquement sur la compétition, ce serait un très mauvais signal.”
– Aleix Espargaró, pilote MotoGP
Un lien fort entre le MotoGP et Valence
Il faut dire que le MotoGP et le circuit de Valence entretiennent une relation particulière. C’est sur ce tracé que se déroule, depuis 2002, la dernière manche du championnat. Un rendez-vous immanquable qui a souvent été le théâtre de grands moments de sport, consacrant les champions dans une ambiance électrique.
Les pilotes ont donc un attachement singulier à ce lieu chargé d’histoire. Mais ils sont aussi parfaitement conscients que la vie ne se résume pas à leur passion, aussi intense soit-elle. Et qu’il y a des causes qui méritent qu’on mette tout le reste de côté, fût-ce le temps nécessaire.
Une décision attendue dans les prochains jours
La balle est désormais dans le camp des organisateurs et des instances dirigeantes. Selon des sources proches du dossier, une réunion doit se tenir dans les prochains jours entre la Dorna, promoteur du MotoGP, la FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme) et les autorités locales pour décider du sort de l’épreuve.
Plusieurs options seraient sur la table : un report de quelques semaines le temps de sécuriser le site, un changement de lieu pour cette édition, voire une annulation pure et simple. Cette dernière hypothèse, qui laisserait le championnat sans son épilogue traditionnel, prend de l’épaisseur au fil des heures.
Quelle que soit la décision finale, une chose est sûre : la priorité des priorités doit aller à la solidarité envers les populations sinistrées. Un principe intangible, martelé courageusement par Marc Marquez, qui fait passer le vertige de la vitesse après le devoir d’humanité. Un sens des priorités qui force le respect.