Chaque année, l’arrivée de l’automne annonce le retour redouté des épidémies saisonnières. Parmi elles, la bronchiolite, qui touche principalement les nourrissons, inquiète particulièrement en ce mois d’octobre 2024. Selon le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France, quatre régions du pays sont d’ores et déjà passées en “phase épidémique”.
L’Île-de-France, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane en alerte
Les régions les plus touchées à ce jour sont l’Île-de-France, la Guadeloupe et la Martinique, qui rejoignent la Guyane, confrontée à l’épidémie depuis déjà trois mois. La Bretagne pourrait bientôt basculer également, étant actuellement classée en “phase pré-épidémique” par les autorités sanitaires.
Les données de Santé publique France révèlent une hausse des indicateurs de surveillance de la bronchiolite, tant en médecine de ville qu’à l’hôpital. Les passages aux urgences et hospitalisations pour bronchiolite chez les moins de deux ans sont en augmentation, de même que le taux de détection du virus respiratoire syncytial (VRS) dans les prélèvements.
D’autres virus respiratoires en circulation
Si le VRS est le principal responsable des bronchiolites, d’autres virus comme les rhinovirus et entérovirus circulent également à l’heure actuelle sur le territoire. Leur présence contribue à la hausse globale des infections respiratoires chez les jeunes enfants.
Une épidémie moins intense que les années précédentes
Malgré le passage de certaines régions en phase épidémique, l’ampleur de l’épidémie de bronchiolite reste pour l’instant bien en-deçà de ce qui a pu être observé ces dernières années à la même période. Fin octobre, SOS Médecins rapportait 280 actes pour bronchiolite chez les moins de 2 ans, soit 4,3% de son activité contre 12,5% l’an dernier.
À l’échelle nationale, les indicateurs restent à un niveau de base en médecine de ville.
Santé publique France
L’impact des nouveaux traitements préventifs ?
Cette moindre intensité de l’épidémie pourrait être liée au déploiement récent de deux traitements préventifs contre la bronchiolite : le Beyfortus d’AstraZeneca et Sanofi, un anticorps administré directement aux bébés, et l’Abrysvo de Pfizer, un vaccin donné aux femmes enceintes avant la naissance. La campagne d’immunisation passive des nouveau-nés est actuellement en cours selon Santé publique France.
Gestes barrières toujours de mise
Malgré ces avancées, les autorités sanitaires rappellent que l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger de l’ensemble des virus respiratoires circulant cet hiver. Le lavage régulier des mains, l’aération des pièces et la limitation des contacts avec les personnes malades sont plus que jamais recommandés, en particulier pour protéger les nourrissons.
Surveillance renforcée pour la grippe et le Covid-19
Parallèlement à la bronchiolite, Santé publique France suit de près l’évolution de la grippe saisonnière et du Covid-19. Si les cas de grippe restent pour l’instant sporadiques en métropole, La Réunion est déjà confrontée à une épidémie depuis fin septembre. Concernant le coronavirus, le reflux amorcé ces dernières semaines se poursuit, comme en attestent les données de surveillance des eaux usées.
Campagne de vaccination automnale
Face à ces menaces épidémiques, les autorités misent sur la campagne de vaccination lancée mi-octobre pour protéger les populations fragiles. Les personnes âgées et les personnes à risque sont invitées à se faire vacciner simultanément contre la grippe et le Covid-19 afin de renforcer leurs défenses immunitaires avant l’hiver.
Ainsi, malgré le retour de la bronchiolite et des autres virus hivernaux, les autorités sanitaires se veulent rassurantes. La mobilisation de tous les acteurs, couplée aux progrès thérapeutiques récents et à l’adhésion de la population aux gestes barrières, devrait permettre de contenir les épidémies. Une vigilance collective qui reste essentielle pour protéger les plus fragiles en cette période propice aux infections respiratoires.