Alors que les combats font rage entre Israël, le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu. Des émissaires de haut rang de la Maison Blanche sont arrivés en Israël ce jeudi pour des discussions cruciales avec les dirigeants israéliens. L’enjeu : trouver une issue aux affrontements meurtriers qui ensanglantent la région depuis fin septembre.
Les Américains à la manœuvre pour une trêve
Selon le département d’État, la délégation américaine, composée d’Amos Hochstein et Brett McGurk, a pour mission de discuter “d’une solution politique au Liban et des moyens de mettre fin au conflit à Gaza“. Une tâche ardue au vu de l’intensité des combats et des exigences de chaque camp.
Côté israélien, on souhaite avant tout neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban, stopper les tirs de roquettes et permettre aux 60 000 déplacés du nord d’Israël de rentrer chez eux. Le gouvernement Netanyahu discute actuellement d’un cadre de trêve qui imposerait notamment :
- Le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani
- Le déploiement de l’armée libanaise à la frontière
- Un mécanisme international de supervision
- Le droit pour Israël d’intervenir en cas de menace
Le Hezbollah pose ses conditions
De son côté, le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, tout en affirmant pouvoir poursuivre le combat malgré les pertes, s’est dit ouvert à une trêve “sous conditions”. Des conditions qui restent à préciser et qui seront assurément au cœur des tractations.
Un cessez-le-feu serait envisageable avant l’élection présidentielle américaine
Najib Mikati, Premier ministre libanais
Engrenage de violences à Gaza
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens se concentrent dans le nord, où le Hamas tenterait de regrouper ses forces. L’aviation a frappé Jabalia, Beit Lahia et Gaza-ville dans la nuit. Israël, qui a juré de détruire le Hamas après l’attaque meurtrière du 7 octobre, exige un retrait de ce dernier pour toute trêve.
Une trêve de moins d’un mois serait sur la table, prévoyant un échange de prisonniers et une aide humanitaire accrue pour Gaza, au bord de la famine selon l’ONU. Mais rien n’est moins sûr, le Hamas affirmant n’avoir reçu aucune proposition officielle et posant un retrait israélien comme condition.
Course contre la montre avant le scrutin américain
Il reste à voir si les émissaires américains parviendront à arracher un accord dans les prochains jours. Le temps presse, l’élection présidentielle du 5 novembre approchant à grands pas. Côté libanais comme israélien, on laisse entendre qu’un cessez-le-feu est possible d’ici là. Mais le chemin est encore long et parsemé d’embûches.
D’ici là, les armes continueront hélas de parler. Au Liban, plus de 1780 personnes ont déjà péri sous les frappes israéliennes selon un décompte de l’AFP. Et à Gaza, le bilan s’élève à plus de 43 000 morts, en majorité des civils. Des chiffres tragiques qui ne cessent de grimper au fil des jours.
La communauté internationale retient son souffle, espérant que la sagesse l’emportera et qu’une issue diplomatique sera trouvée pour stopper l’engrenage de la violence. Les prochains jours seront décisifs pour la région. Le monde a les yeux rivés sur ces négociations de la dernière chance.