Les habitants de Picanya, une commune de la banlieue de Valence en Espagne, peinent encore à réaliser l’ampleur de la catastrophe qui vient de les frapper. En l’espace de quelques minutes, leur ville a été submergée par des inondations d’une violence inouïe, laissant derrière elles un paysage de désolation. « Je n’ai jamais vu ça », confient-ils, hagards, en découvrant l’étendue des dégâts.
Une montée des eaux fulgurante
Tout est allé très vite. En moins de cinq minutes, les rues de Picanya se sont transformées en torrents de boue, emportant tout sur leur passage. Voitures, arbres, mobilier urbain… rien n’a résisté à la furie des flots. « L’eau est montée si vite que je me suis retrouvée avec de l’eau au-dessus de la tête, sous l’eau. Sans mon voisin, je me serais noyée », témoigne Asuncion, encore sous le choc.
De nombreux habitants ont été surpris dans leur sommeil, n’ayant pas eu le temps de se mettre à l’abri. Certains ont trouvé refuge sur les toits, attendant désespérément les secours. D’autres n’ont malheureusement pas eu cette chance. Selon des sources proches de l’enquête, plusieurs victimes seraient à déplorer, dont une dame âgée qui n’a pas pu sortir à temps de chez elle.
Des dégâts considérables
Au lendemain de la catastrophe, c’est une ville méconnaissable qui s’offre aux regards. Les rues sont jonchées de débris, les habitations ravagées par les flots. « Tout est détruit », se désole Yolanda en constatant l’ampleur des dégâts dans son appartement, entièrement recouvert de boue. Comme elle, des centaines d’autres sinistrés tentent de sauver ce qui peut l’être, avec le sentiment d’avoir tout perdu en l’espace d’une nuit.
Les dommages aux infrastructures sont également considérables. Plusieurs ponts se sont effondrés, coupant des villages entiers du reste du monde. La route principale de la région est toujours fermée à la circulation, rendant l’accès aux zones sinistrées particulièrement difficile. Pour quitter Picanya, il faut marcher pendant près d’une heure, chargé de vivres et de vêtements.
L’angoisse des proches
Dans les décombres de la ville, les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les personnes toujours portées disparues. Une angoisse terrible pour les familles qui attendent désespérément des nouvelles de leurs proches. Sur les réseaux sociaux, les appels à témoins et les messages de soutien affluent, tandis qu’un numéro d’urgence a été mis en place.
En attendant d’être fixés sur leur sort, les rescapés tentent de garder espoir. Beaucoup ont trouvé refuge dans le centre d’accueil mis en place par les autorités, où ils reçoivent les premiers soins et un soutien psychologique. Une solidarité qui réchauffe les cœurs au milieu de ce désastre sans précédent.
Le choc et l’incompréhension
Au-delà des dégâts matériels, c’est tout une ville qui est en état de choc. « Je n’aurais jamais imaginé que ça puisse m’arriver », confie un sinistré, encore incrédule. Comme lui, les habitants de Picanya peinent à comprendre ce qui a pu provoquer une telle catastrophe. Pourquoi aucune alerte n’a été donnée ? Comment un tel drame a-t-il pu se produire, là où rien ne le laissait présager ?
Autant de questions qui restent pour l’heure sans réponse, alors que les experts tentent d’analyser les circonstances de ces inondations hors normes. Une enquête qui s’annonce longue et complexe, à l’image du traumatisme qui bouleverse aujourd’hui la vie des habitants de Picanya.
« En dix minutes, l’eau est montée et personne n’est venu nous aider. »
– Un habitant de Picanya
La difficile reconstruction
Malgré le choc et la douleur, les sinistrés tentent peu à peu de se relever et d’envisager l’avenir. Un avenir qui s’annonce incertain, alors que nombre d’entre eux ont tout perdu dans la catastrophe. « Une vie détruite en 5 minutes », résume amèrement un rescapé. Beaucoup se demandent comment ils vont pouvoir reconstruire, faute de moyens et d’assurances suffisantes.
Face à l’ampleur des dégâts, les autorités ont promis des aides d’urgence et un plan de reconstruction ambitieux. Mais les habitants de Picanya restent prudents, conscients que le chemin sera long avant de retrouver une vie normale. « Il faudra des mois, voire des années pour s’en remettre », estime un sinistré, oscillant entre abattement et détermination.
En attendant, c’est toute l’Espagne qui se mobilise pour venir en aide aux victimes. Des collectes sont organisées aux quatre coins du pays, tandis que des volontaires affluent pour prêter main forte sur place. Une vague de générosité qui redonne un peu d’espoir aux sinistrés de Picanya, touchés par cet élan de solidarité national.
Malgré tout, l’heure est encore à la sidération et à l’incrédulité dans cette petite ville de la banlieue de Valence, frappée en plein cœur par un drame qu’elle n’oubliera pas de sitôt. « Plus rien ne sera jamais comme avant », confient les rescapés, le regard perdu dans les ruines de ce qui fut leur quotidien. Un quotidien brutalement balayé par la furie des eaux, dans la nuit du 30 au 31 octobre 2024.