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Gérer les Comptes Sociaux d’un Proche Décédé : Mode d’Emploi

Et si l'identité numérique perdurait après la mort ? Découvrez comment transformer les profils de vos proches disparus en témoignages vibrants de leur vie. Des conseils essentiels pour...

À l’ère du tout numérique, notre vie en ligne prend une place grandissante. Photos, vidéos, conversations… Nos profils sur les réseaux sociaux regorgent de précieux souvenirs. Mais que deviennent ces traces de nous lorsque nous ne sommes plus là ? Comment s’assurer que notre identité numérique perdure et honore notre mémoire ? Plongeons ensemble dans les méandres de l’héritage digital.

Des profils figés dans le temps

Lorsqu’un proche nous quitte, ses comptes en ligne restent souvent en suspens, comme un instantané de sa vie stoppé net. Photos de profil souriantes, statuts anodins… Autant de souvenirs précieux pour les proches endeuillés mais qui peuvent aussi raviver la douleur. D’après une source proche, de plus en plus de familles sont confrontées à la délicate question de la gestion de l’identité numérique posthume. Un casse-tête à la fois technique et émotionnel.

Que dit la loi ?

Si le droit à l’oubli numérique est consacré par la loi depuis quelques années, la gestion des données d’une personne décédée reste un angle mort. En France, l’article 85 de la loi Informatique et Libertés prévoit néanmoins que les héritiers peuvent demander la suppression des données de leur proche disparu, sur présentation de justificatifs. Mais dans les faits, les procédures restent complexes et chronophages.

Les ayants droit passent souvent par un véritable parcours du combattant pour récupérer l’accès aux comptes. Entre les justificatifs à fournir et l’absence d’interlocuteurs dédiés, cela peut prendre des mois.

Jean-Michel, spécialiste de l’identité numérique

Des solutions émergentes

Face à ces obstacles, certains réseaux sociaux commencent à proposer des solutions. C’est le cas de Facebook qui permet de transformer un profil en “compte de commémoration”. Les publications restent visibles mais le compte ne peut plus être modifié. Une façon de transformer la page en mémorial virtuel. De son vivant, l’utilisateur peut même désigner un “contact légataire” chargé de gérer ce compte commémoratif.

Des initiatives qui pourraient essaimer sur d’autres plateformes tant la demande est forte. Selon une récente étude :

  • 65% des personnes souhaitent que leurs données soient supprimées à leur mort
  • 25% veulent que leurs profils deviennent des espaces de recueillement pour leurs proches
  • 10% n’ont pas d’avis tranché sur le sujet

Vers un testament numérique ?

Au-delà des réseaux sociaux, c’est toute la question de l’héritage numérique qui se pose. Photos stockées dans le cloud, historiques de conversation, documents importants… Autant de données précieuses qui méritent réflexion. De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la création d’un véritable “testament numérique”, permettant à chacun de consigner ses volontés.

Il est temps de se saisir de ces questions et d’offrir un cadre clair. Chacun devrait pouvoir décider du devenir de son identité numérique après sa mort, au même titre que ses biens matériels.

Marie, juriste spécialiste du numérique

En attendant une évolution de la loi, des initiatives citoyennes fleurissent comme la création de coffres-forts numériques ou de services de “passation numérique”. Objectif : permettre le transfert des données selon les volontés du défunt, dans un cadre sécurisé et éthique.

Pour une mémoire numérique apaisée

Alors que le numérique prend une place croissante dans nos vies, il est urgent de se pencher sur le devenir de nos traces en ligne après la mort. Entre droit à l’oubli et devoir de mémoire, l’équilibre est délicat. Supprimer les comptes ? Les transformer en espaces de recueillement ? Archiver les données ? Autant de possibilités qui impliquent une réflexion individuelle mais aussi collective.

Une chose est sûre : à l’heure des mémoires numériques, il est crucial de permettre à chacun de maîtriser son identité posthume. Un enjeu aussi intime que sociétal, pour que nos empreintes virtuelles restent fidèles à ce que nous étions. Et apaisent, plutôt qu’elles ne tourmentent, ceux qui nous survivent.

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