Au Liban, l’espoir d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah grandit. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a révélé mercredi que l’envoyé américain Amos Hochstein lui avait laissé entendre qu’une trêve pourrait intervenir avant les élections présidentielles américaines du 5 novembre. « Nous faisons de notre mieux pour obtenir un cessez-le-feu dans les heures ou les jours à venir », a déclaré M. Mikati, se disant « prudemment optimiste ».
Cette perspective intervient alors que le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s’est dit prêt à un cessez-le-feu avec Israël, mais sous conditions. « Si l’Israélien décide qu’il veut arrêter l’agression, nous disons que nous acceptons, mais aux conditions que nous jugeons convenables », a-t-il affirmé dans un discours pré-enregistré, tout en soulignant qu’il n’y avait pour le moment « aucun projet qu’Israël ait accepté ».
Le Hezbollah affaibli mais toujours menaçant
Le Hezbollah a ouvert un second front au sud du Liban en octobre 2023 pour soutenir son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza. Bien qu’affaibli par les frappes israéliennes qui ont tué plusieurs de ses responsables, le mouvement chiite pro-iranien n’a pas officiellement dissocié les deux fronts. Cependant, certains signaux laissent entrevoir un changement de position.
L’ombre des élections américaines
La perspective d’un cessez-le-feu intervient alors que les États-Unis sont en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 5 novembre. Washington, qui considère le Hezbollah comme une organisation terroriste, a récemment haussé le ton face à Israël, lui demandant des explications après une frappe meurtrière sur Gaza.
Horrible
Réaction américaine après une frappe israélienne ayant tué des enfants à Gaza
Crimes de guerre à Gaza ?
L’ONU a dénoncé de possibles « crimes atroces » commis par Israël dans le nord de la bande de Gaza, théâtre d’intenses combats. Si ces accusations venaient à se confirmer, elles pourraient peser dans les négociations en cours pour un cessez-le-feu, en affaiblissant la position israélienne.
Israël frappe l’Iran, la Russie s’en mêle
Le conflit s’est internationalisé avec des frappes israéliennes en Iran, qui ont fait 4 morts selon Téhéran. La Russie est également soupçonnée d’avoir aidé les rebelles Houthis du Yémen à attaquer des navires marchands occidentaux, ajoutant encore à la complexité de la situation.
Le Liban, otage des tensions régionales
Avec l’implication du Hezbollah, le Liban se retrouve une nouvelle fois pris en étau dans les tensions régionales. Son Premier ministre joue les équilibristes, tentant d’obtenir un cessez-le-feu tout en ménageant le puissant mouvement chiite. La stabilité du pays des cèdres, déjà fragilisée par une profonde crise économique et politique, est plus que jamais suspendue aux développements sur le terrain et aux tractations diplomatiques.
Dans ce contexte volatil, les prochains jours s’annoncent décisifs. Les grandes puissances, États-Unis en tête, vont intensifier leurs efforts pour arracher un cessez-le-feu. Mais entre les exigences du Hezbollah, la fermeté affichée par Israël et les accusations de crimes de guerre, le chemin vers la désescalade s’annonce semé d’embûches. Le Liban, et toute la région, retiennent leur souffle.