À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, le spectre d’une contestation des résultats plane déjà sur le scrutin. Le candidat républicain Donald Trump multiplie les allégations de fraude, laissant présager un scénario similaire à celui de 2020 en cas de défaite.
Trump crie à la “tricherie” en Pennsylvanie
Mercredi, Donald Trump a affirmé que la “tricherie” était déjà en cours à une “échelle jamais vue auparavant” en Pennsylvanie, un état-clé qui pourrait s’avérer décisif. La veille, il avait dénoncé sur les réseaux sociaux des “choses pas jolies du tout” dans cet état, appelant la police à agir “sans tarder”.
Ces accusations font suite à l’ouverture d’une enquête par les autorités d’un comté de Pennsylvanie sur un lot de 2500 demandes d’inscription électorale comportant des informations d’identité inexactes. Selon une source proche du dossier, ces demandes auraient été rassemblées par un groupe chargé de faire du démarchage électoral.
Une multiplication d’informations erronées
Cet incident a engendré une vague d’intox sur les réseaux sociaux, avec de nombreuses vidéos et affirmations trompeuses relayées massivement. Les autorités locales chargées de superviser le scrutin ont mis en garde contre ces rumeurs infondées.
Il est essentiel de vérifier ses sources et de ne pas propager des informations non vérifiées qui peuvent saper la confiance dans notre processus électoral.
Un responsable électoral de Pennsylvanie
Le précédent de 2020
Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite en 2020 face à Joe Biden, criant au “vol” et à une élection “truquée”. Malgré l’absence de preuves de fraudes significatives, il a multiplié les recours en justice et encouragé ses partisans à contester les résultats.
Cette posture a culminé avec l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par une foule de ses sympathisants, un évènement qui a profondément choqué l’Amérique. Beaucoup craignent un nouveau déni de défaite et des troubles en cas de victoire démocrate le 5 novembre prochain.
Une campagne sous haute tension
Dans ce contexte tendu, les propos de Donald Trump sur de potentielles fraudes renforcent les inquiétudes. Son refus persistant de s’engager à reconnaître les résultats du scrutin jette une ombre sur la fin de campagne.
De son côté, la candidate démocrate Kamala Harris a dénoncé “l’obsession pour la vengeance” et “l’instabilité” de son rival républicain. Elle a appelé les Américains à défendre la démocratie dans les urnes.
Notre démocratie est en jeu lors de cette élection. Nous devons nous mobiliser en nombre pour faire barrage à ceux qui veulent saper nos institutions et remettre en cause la volonté du peuple américain.
Kamala Harris, candidate démocrate
Une bataille serrée dans les swing states
Comme en 2020, l’élection devrait se jouer dans une poignée d’états-clés très disputés, les fameux “swing states”. En plus de la Pennsylvanie, des états comme le Wisconsin, le Michigan, l’Arizona ou encore la Georgie seront décisifs.
Les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude, avec un léger avantage pour Kamala Harris au niveau national. Mais la répartition des grands électeurs favorise structurellement les républicains.
Dans ce contexte, le résultat pourrait une nouvelle fois se faire attendre plusieurs jours, le temps de dépouiller l’ensemble des votes par correspondance. Les démocrates encouragent massivement cette modalité de vote, quand les républicains préfèrent le vote physique le jour J.
Vers un nouveau 2020?
Le scénario d’une contestation des résultats par Donald Trump en cas de défaite semble de plus en plus probable au vu de sa rhétorique. Beaucoup redoutent de revivre le chaos post-électoral de 2020.
Les autorités et les médias se préparent à une élection sous haute tension. L’enjeu pour la démocratie américaine est immense. Les prochains jours s’annoncent décisifs et potentiellement tumultueux pour les États-Unis.